Les cours du pétrole dégringolaient, hier, à l'ouverture hebdomadaire des marchés après les nouvelles menaces du président américain Donald Trump et les craintes de relance de la guerre commerciale avec la Chine. Vers 16h, le baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en juin, chutait de 45 cents à 61,49 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour juillet, plongeait de 35 cents, à 70,50 dollars. Donald Trump a annoncé dimanche une hausse des droits de douane sur 200 milliards de produits chinois. Les marchés du brut s'inquiètent que la guerre commerciale entre les deux plus grandes économies mondiales n'ait des répercussions sur la croissance mondiale et, partant, sur la demande d'or noir. "De nombreux observateurs s'interrogent sur les négociations commerciales car il semble y avoir peu de détails et peu de progrès concrets, malgré les efforts des deux parties pour enrober des discussions dures dans des commentaires positifs", a déclaré Margaret Yang Yan, analyste chez CMC Markets. "Il est complètement possible que le président Trump soit en train de faire pression sur la Chine pour obtenir des concessions avec ces menaces et que la hausse puisse être contenue si Pékin lâche du lest", a-t-elle poursuivi. "Toutefois, les perspectives sont si compliquées et si imprévisibles que les investisseurs pourraient préférer rester sur le bord de la route et attendre que la poussière retombe." Les Bourses asiatiques, Shanghai et Hongkong en tête, ont plongé de plus de 5% hier, le yuan dévissant aussi après l'avertissement de Donald Trump à Pékin à quelques jours de négociations à Washington présentées comme les dernières avant un accord ou une reprise de la guerre commerciale. Vendredi, le Brent a clôturé la semaine à 70,85 dollars à Londres, en hausse de 10 cents. Mais il a fortement dévissé sur la semaine, chutant d'environ 75 dollars le baril à un peu plus de 70 dollars, perdant ainsi près de 5 dollars. À New York, le WTI a gagné 13 cents à 61,94 dollars, vendredi dernier. Au-delà de l'impact de la guéguerre commerciale que se livrent la Chine et les Etats-Unis, le marché suit de très près l'évolution du dossier iranien, dont l'administration Trump a décidé fin avril de ne pas renouveler les dérogations qui ont permis à huit pays d'importer du brut iranien en dépit de ces sanctions. Ces dérogations ont expiré le 1er mai dernier.