Alors que Khalifa Haftar donne de nouvelles consignes à ses soldats, la "force de protection de Tripoli" s'organise pour assurer la défense de la capitale. Dans un message à l'occasion de l'avènement du mois de Ramadhan, le maréchal Khalifa Haftar a appelé ses troupes à "infliger une leçon plus dure encore" aux forces qui défendent la capitale libyenne et le Gouvernement d'union nationale (GNA), à l'occasion du Ramadhan. Il a officiellement adressé des consignes à ses troupes dans un message lu par un porte-parole de l'ANL, le général Ahmad al-Mesmari, et diffusé tard dans la soirée d'hier. "Officiers et soldats de nos forces armées et des forces auxiliaires, je vous salue en ces glorieux jours et vous appelle à infliger à l'ennemi, avec votre force et votre détermination, une leçon plus dure et plus grande encore que les précédentes, comme nous savons que vous pouvez le faire, jusqu'à ce que vous le déraciniez de notre pays bien-aimé", a déclaré le maréchal Haftar. Enumérant diverses consignes militaires telles "mener des assauts rapides et organisés", "exploiter l'effet de surprise", et "préserver les munitions"..., il souligne que "dans le cas du retrait de l'ennemi, il faut que les forces le pourchassent avec force et rapidité, ne lui permettent pas de s'enfuir et l'anéantisse". Il a ajouté que "les forces aériennes doivent assurer un suivi". Pendant ce temps, la "force de protection de Tripoli" a rendu public un communiqué sur sa page officielle Facebook dans lequel elle fait un résumé sur les différentes opérations menées sur le terrain contre les forces du maréchal Khalifa Haftar. Elle annonce avoir pris le contrôle total d'un point avancé tenu jusque-là par les forces de l'ANL dans le rayon de Khela et sécurisé la région de Touicha. Le communiqué indique que l'aviation du Gouvernement d'union nationale libyenne poursuit ses frappes contre les positions de l'armée de Haftar dans le cadre du plan de défense de la capitale libyenne. Ainsi, rien n'augure d'un arrêt des combats entre les deux parties, malgré les nombreux appels à un cessez-le-feu. Le dernier en date émane de la mission de l'Union européenne en Libye, qui a insisté pour un "cessez-le-feu immédiat avec un retour au dialogue et une reprise de réconciliation". Le responsable européen a déclaré que "toutes les parties en conflit doivent mettent fin à l'effusion de sang et à la destruction et revenir à la table de négociations, qui demeure l'unique moyen de sortie de crise et de reprise de la réconciliation". Par ailleurs, le président du Gouvernement d'union nationale libyenne, Fayez As-Sarraj, s'est envolé hier matin en direction de Rome pour y rencontrer le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, et demander de l'aide selon le quotidien libyen al-Ounwane. Quant à l'agence de presse italienne Aki, elle indique que la visite d'As-Serraj dans la capitale italienne "intervient à la suite de plusieurs conversations téléphoniques entre les deux responsables ces derniers jours, axées sur la situation en Libye". Ceci étant, le dernier bilan de l'ONU fait de 392 morts, 1 936 blessées et au moins 55 000 déplacés. Merzak Tigrine