Pour Ramdane Youssef Taâzibt, membre de la direction du parti, l'arrestation de la SG du PT et de surcroît par un tribunal militaire, relèverait plutôt de la "hogra". Le cercle des soutiens à Louisa Hanoune, mise en détention préventive à la prison de Blida, s'élargit désormais à plusieurs militants politiques de différents horizons. Pour faire pression sur le pouvoir, un comité de soutien a été mis en place, hier, par la direction du parti. Il est accompagné d'une pétition ouverte à tous les Algériens qui voudraient apporter leur soutien à la détenue et réclamer sa libération "immédiate et sans condition". Ramdane Youssef Taâzibt, membre de la direction du parti, qui a présenté cette initiative au siège du parti, a regretté que la détenue au chef d'accusation "inconnu", dit-il, "n'ait pas eu droit à la moindre visite, y compris des membres de sa famille, depuis son arrestation jeudi dernier à ce jour". Pour lui, l'arrestation de la SG du PT et de surcroît par un tribunal militaire, relèverait plutôt de la "hogra". Ce qui, regrette-t-il, menace l'avenir de l'activité politique dans le pays. Il appelle par conséquent à une large mobilisation et solidarité pour que soit libérée la militante Louisa Hanoune. "Au-delà de nos divergences politiques, plusieurs représentants de la classe politique et l'ensemble des militants de la démocratie nous ont apporté leur soutien par rapport à l'arrestation de notre camarade Louisa Hanoune. Une pratique grave qui ouvre une nouvelle ère à des pratiques politiques en Algérie. C'est un tournant dangereux. Mais si les décideurs comptent nous mater, ils se trompent", a averti le responsable du PT, pour qui les récents agissements des décideurs démontrent qu'ils sont "aux abois". Comme de nombreux militants à travers le pays, M. Taâzibt estime que la place de cette dernière n'est surtout pas en prison, en ce sens, témoigne-t-il, qu'elle aura tout au long de son parcours "toujours avoué et assumé" ses positions politiques. Parmi les premiers signataires, dont des avocats, des journalistes, des universitaires et des militants politiques, figure, notamment, son amie, l'ancienne ministre de la Culture, sous le règne de Bouteflika, Khalida Toumi, qui a fait le déplacement hier au siège du PT à El-Harrach. Dans sa prise de parole, Mme Toumi se dit ne pas comprendre l'arrestation de Louisa Hanoune par le tribunal militaire alors que c'est une femme politique bien connue. Aussi, ajoute-t-elle, si la SG du PT devait répondre du chef d'accusation relatif à sa supposée participation à la fameuse réunion de Zéralda entre le général Toufik et Saïd Bouteflika, celle-ci, dit-elle, n'aurait fait que son travail de politicienne. Khalida Toumi n'hésite pas à qualifier cette incarcération "d'anticonstitutionnelle décidée par ceux-là mêmes qui insistent sur le respect de la Constitution".