Inciter les gens à modérer leurs dépenses et ne pas céder à la boulimie qui s'empare d'eux à l'occasion de chaque Ramadhan en achetant des produits qu'ils ne consommeront peut-être pas. Outre que les aliments non consommés finiront dans les poubelles, ce sont aussi des dépenses qui ne font qu'obérer inutilement leur budget alors qu'ils auraient mieux été épargnés ou servi à des œuvres de bienfaisance. Le phénomène du gaspillage alimentaire observé durant le Ramadhan n'a pas manqué de faire réagir les imams qui n'ont pas tari d'exemples sur ce genre de comportements indignes du musulman, car "les gaspilleurs sont les frères des diables". Convoquant versets coraniques et hadiths où le gaspillage est clairement évoqué, les imams ont mis en exergue la condamnation de toute forme d'excès, car "Allah n'aime pas ceux qui commettent des excès". "Nous jeûnons plus de 16 heures par jour et pourtant nous gaspillons plus en moins de 8 heures que durant les journées des autres mois de l'année. Nous tombons dans la dérive consumériste alors que le mois est censé être le mois de la retenue." Faisant la distinction entre gaspillage qui est un acte de dépenses inconvenantes et inappropriées, et excès qui concerne des dépenses supérieures aux besoins, les prêches ont rappelé la nécessité pour le croyant de ne pas tomber dans ces comportements boulimiques. Il faut rappeler que le gaspillage en Algérie a atteint des proportions inquiétantes pour être au programme de plusieurs campagnes, étant donné que, selon l'ONS (Office national des statistiques), "les Algériens gaspillent en moyenne, durant le mois béni, douze millions de litres de lait et environ douze millions de baguettes de pain". Il faut aussi dire que le gaspillage de l'eau est un phénomène qui est clairement condamné "même si la personne est au bord de la mer" pour qu'il en soit fait un usage mesuré dans tous les cas, y compris pour les besoins des ablutions. Dans l'objectif de sensibiliser les jeûneurs aux risques liés à l'abus de repas trop copieux et contenant beaucoup de gras, de sucre et de sel, une caravane d'explication a été lancée au début du mois sacré par les services de la direction du commerce. Tenant compte de l'excès de nourriture préparée par les familles durant le mois sacré, la caravane a mis le cap sur la lutte contre le gaspillage alimentaire qui nuit à l'économie du pays.