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Le triangle des Bermudes
AKBOU, SIDI-AICH ET SEDDOUK
Publié dans Liberté le 26 - 07 - 2005

Même le tourisme de masse, celui des pauvres, n'existe pas à Akbou, Sidi Aïch et Seddouk, des localités oubliées des “dieux” et ce, dans une vallée de la Soummam puant, en cette fin de mois de juillet, la désolation. Et dire qu'à une centaine de kilomètres de là, Béjaïa vacille au gré de ses multiples facettes.
Plaque tournante de toute une daïra surpeuplée et qui aspire à s'élever enfin au rang de wilaya, Akbou finit par ne rien offrir en matière de lieux de distraction et de loisirs à ses enfants.
La ville suffoque de jour comme de nuit, les jeunes, pour tuer le temps sont partagés entre les interminables parties de dominos et les nuits chaudes sur Internet, à la recherche de l'Eldorado. “Nous sommes là à discuter toute la nuit de tout et de rien, mais surtout du comment partir sous d'autres cieux plus cléments”, nous confie Djamel, rencontré au quartier Guendouz Farid, les yeux en alerte qui donnent à son sourire plus de sincérité sur un visage juvénile usé par l'attente. Et d'ajouter : “Ici à Akbou, il n'y a ni loisirs ni lieux de distraction et on n'a pas les moyens de se payer une virée, même à la plage. Ne parlons pas des hôtels ou du village touristique Capri-Tours ou Saket. Alors, nous nous consolons en passant nos soirées dans les rues, en groupe, et ce, jusqu'au petit matin.”
Non loin de là, au centre-ville d'Akbou, Hakim, la trentaine, nous parle de sa localité. “Vous savez, heureusement que le secteur privé arrive tant bien que mal à résorber le chômage, sinon il n'y a rien d'autres. Aucune infrastructure étatique digne de ce nom, et surtout ne parlez pas de vacances à tous ces jeunes. Leur seul lieu de distraction et de repos c'est la rue”, avant de nous lancer d'un ton dramatique : “Si rien n'est fait, le taux de suicide augmenterait inévitablement dans la vallée de la Soummam.” Une sentence qui nous renseigne sur le calvaire et le manque de perspectives pour cette masse juvénile.
Les mariages, seuls moments de défoulement
Les vacances reviennent trop cher pour la majorité de la population, et le tourisme de masse en direction des jeunes n'est pas du tout pour demain. En effet, pour une tente dans les 45 campings familiaux ouverts sur la côte du Sahel, il faut débourser plus de 8 000 DA. Sur la côte Est, la location de bungalow peut aller jusqu'à l'ahurissante somme de 130 000 DA le mois.
Un appartement au niveau du complexe touristique Djorf Eddahabi, un établissement public, est cédé en demi-pension à 90 000 DA. Les hôtels, pour leur part, proposent des tarifs exorbitants et hors de portée des petites bourses et surtout des jeunes. À Seddouk, ville fantôme en ce mois de juillet, le décor est semblable à celui d'Akbou. Les seuls loisirs des jeunes seddoukois sont les sorties nocturnes à la recherche d'un peu de fraîcheur. Côté animation et manifestations culturelles, cette localité est frappée de sinistrose.
“Nous sommes cloîtrés, il n'y a aucune soirée artistique ou événement culturel ; nos vacances, nous les passons dans les rues”, nous dit Abdelhafid, un étudiant à Béjaïa, avant d'enchaîner : “On ne peut même pas se permettre des vacances au bord de la mer ; même le transport est cher. alors on reste ici et on assiste des fois à des mariages. C'est la seule manifestation culturelle et c'est gratuit en plus”.
Sur la route de Sidi-Aïch, à Takrietz cette petite ville rebelle, les jeunes attendent impatiemment la saison des figues, un fruit qui rapporte, disent-ils. “Nous vendons sur la route, et ça ne date pas d'aujourd'hui ; plusieurs générations avant nous l'ont fait, une manière de gagner de l'argent pour se payer des vacances et même à l'étranger. C'est notre seul passe-temps, sinon il n'y a point de loisirs ici”, nous dit Rachid, un lycéen spécialiste de la vente des figues sur le tronçon Takrietz-Sidi Aïch. Dans cette ville, les établissements culturels, et autres lieux d'animation sont inexistants. Ici, le loisir privilégié est l'internet, les cyber-cafés sont, en effet, bondés et ce, jusqu'à une heure tardive de la nuit.
“C'est notre seul lieu pour rompre la monotonie et un moyen pour “la harba”. Une Canadienne a même envoyé de l'argent à quelqu'un d'ici pour l'aider à aller s'installer chez elle. Vous savez, les jeunes n'ont pas les moyens de se payer des vacances. Même le fait d'aller assister à un gala à Béjaïa revient très cher. On est dans le flou total, et personne ne ce soucie de notre quotidien”, nous déclaraient à l'unisson Samir et Hakim, deux accrocs du Net.
Tous les jeunes de Seddouk, Sidi-Aïch et Akbou, ce triangle des Bermudes, que nous avons rencontrés, ne doutent pas un instant qu'ils ne sont pas près de voir s'éclaircir leur horizon dans une vallée de la Soummam frappée plus que jamais de sinistrose.
A. Yacine


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