L'ambitieux projet aquacole, autrefois prometteur dans la wilaya semble se heurter à de véritables obstacles qui l'empêchent de décoller. En tous les cas, c'est ce qui semblait se dégager de la rencontre qui s'est déroulée, jeudi dernier, à l'Assemblée populaire de wilaya consacrée à la situation du secteur de la pêche, sous l'égide de la commission de l'agriculture, de l'hydraulique, des forêts et de la pêche maritime, présidée par Hamidi Amar, ayant regroupé le directeur de wilaya de la pêche, les responsables de l'entreprise de gestion des ports et abris de pêche de Ghazaouet et d'Oran ainsi que les représentants de la direction du transport et des travaux publics et celui de la BADR. L'intervention du directeur de la pêche sur les activités quotidiennes des ports de pêche de Bouzedjar et de Béni Saf ainsi que celles portant sur les investissements aquacoles lancés aussi bien à Madagh qu'à S'biat, Terga et Rachgoun ont donné un aperçu global sur la situation. Les conclusions faites par la commission de l'APW a fait en sorte qu'au port de Bouzedjar, un problème crucial se fait ressentir. Il s'agit notamment de la saturation dont souffre cette infrastructure portuaire au niveau des quais d'accostage réservés aux bateaux de pêche. Une situation aggravée par un accostage parallèle qui a pris forme, créant ainsi un désordre, mais aussi avec le stationnement d'embarcations étrangères appartenant à des armateurs qui résident hors wilaya qui ont fait l'objet de saisie par le biais de la justice et qui occupent toujours les lieux dans un environnement qui ressemble à un cimetière d'épaves en attendant leur solution définitive pour pouvoir s'en débarrasser. Pour ce qui est du port de Béni Saf, le problème résultant de la vente en détail du poisson frais au sein du port à l'origine d'une anarchie a été soulevé avec acuité lors de cette réunion. Mais le nœud gordien du secteur de la pêche abordé lors de cette rencontre a trait aux projets d'investissements qui ont été lancés dans le domaine de l'aquaculture et dont les opérateurs économiques butent sur de nombreux problèmes. Selon M. Hamidi, ces derniers éprouvent d'énormes difficultés, dont celles d'ordre financier particulièrement. "Certaines installations sont presque à l'abandon, alors que d'autres opérateurs n'ont toujours pas lancé leurs projets, et certaines sont en cours de réalisation tant bien que mal", nous a déclaré le président de la commission ad hoc qui cite le cas de l'opérateur de la ferme aquacole Aqua-Sol, implantée à S'biat (commune de M'saïd, daïra d'El-Amria). Celui-ci fait face à une sérieuse difficulté de transport pour exercer ses activités d'élevage de poisson se trouvant à quelques kilomètres de Madagh, dans la mesure où l'aliment de poissons est stocké à S'biat. Et pour cause, l'infrastructure routière permettant l'accès facile aux différentes fermes d'élevage de S'biat est inexistante, y compris pour l'énergie électrique et l'alimentation en eau potable. "Pour ses différents déplacements entre ses deux projets, l'opérateur se contente des sentiers forestiers existants, mais qui se trouvent dans un état de dégradation avancé", nous a précisé M. Hamidi. D'autres opérateurs continuent de puiser sur leur propre financement pour réaliser en partie ce qui existe sur site tout en espérant pouvoir bénéficier de financement public par le biais de la BADR qui tarde à se réaliser, nous apprendra notre interlocuteur. Ceci a poussé la commission de l'APW à qualifier cette situation de projets aquacoles sans rentabilité apparente d'environnement hostile. Selon le directeur de la pêche de la wilaya, des mises en demeure ont été lancées à certains opérateurs réticents avant de leur retirer les terrains qui leur ont été attribués. L'autre problème abordé lors de cette rencontre a été celui auquel fait face le nouvel abri de pêche de Madagh, qui fait frontière avec la wilaya d'Oran. Celui-ci ne dispose d'aucune infrastructure de fonctionnement pour abriter les différents intervenants, tels que l'administration de la police des frontières, celle des douanes, de l'EGPP ou de la Protection civile, en plus de l'existence d'un phénomène d'agitation des eaux dans le bassin de l'abri de pêche. M. LARADJ