Les délégués syndicaux frondeurs veulent afficher leur "adhésion à la mise en place du comité national de réappropriation de l'UGTA par les travailleurs". Les opposants au secrétaire général de l'UGTA poursuivent leurs actions de protestation dans le cadre du mouvement de réappropriation de la Centrale syndicale par les travailleurs, lancé il y a quelques semaines dans plusieurs wilayas du pays. Les syndicalistes, qui ont enclenché l'opération de redressement, organisent, aujourd'hui à 10h, des rassemblements dans de nombreuses villes, dont Alger, Blida, Médéa, Tizi Ouzou, Bouira, Tipasa, Saïda, Tlemcen… Ces sit-in ont pour objectif de montrer, une nouvelle fois, le "rejet par les travailleurs de la ligne antipopulaire et anti-travailleurs que suit l'actuel secrétariat national de l'UGTA", précisent-ils dans une déclaration. Les délégués syndicaux frondeurs veulent également afficher leur "adhésion à la mise en place du comité national de réappropriation de l'UGTA par les travailleurs". Ils estiment que seule cette instance est "habilitée à parler au nom des adhérents à l'UGTA et de préparer le congrès extraordinaire de l'organisation avant la fin de l'année". Ils prévoient d'ailleurs, à ce propos, la tenue d'une réunion regroupant les membres de la commission exécutive nationale (CEN) qui se démarquent de la ligne anti-travailleurs de la Centrale et des cadres victimes de marginalisation en vue de l'installation de ce comité souverain de réappropriation de l'UGTA par les travailleurs (CNRUT). Cette structure aura, selon les contestataires, la compétence pour programmer et préparer le congrès national extraordinaire de l'UGTA avant la fin de l'année. Les animateurs de ce mouvement relèvent que la direction actuelle multiplie les décisions "illégales et antistatutaires". Ils dénoncent l'organisation d'une "réunion antistatutaire de la CEN à Oran, convoquée et tenue en violation des dispositions statutaires en termes de délais et de quorum". Pour eux, la convocation d'un congrès national pour les 20 et 21 juin prochain par des "personnes non habilitées statutairement" est effectuée dans un "délai inférieur aux trois mois prévus par les statuts". Ce qui justifie, affirment-ils, leur rejet de cette échéance électorale et la préparation d'un congrès extraordinaire avant la fin de l'année en cours. Cette précipitation a donné lieu à des actions de la part de certaines instances qui constituent une "véritable mascarade, un mépris pour les syndicalistes et les travailleurs et une insulte à l'abc du syndicalisme", déplorent encore ces opposants. Ces derniers désapprouvent les "suspensions antistatutaires", en cascade, de membres de la CEN et d'instances qui "ont refusé de suivre la ligne antipopulaire et anti-travailleurs de la Centrale syndicale". Cette mesure a pour but, expliquent-ils, de réunir la majorité perdue au sein de la CEN. Les "révoltés" de l'UGTA avouent que le franc succès qu'ont connu les deux rassemblements historiques devant la maison du peuple, le 17 avril et le 1er mai 2019, ainsi que les actions des travailleurs tenues simultanément dans la majorité des wilayas du pays résument, en fait, la mobilisation sans précédent dans l'histoire de l'UGTA qui a "définitivement disqualifié le secrétariat national, à sa tête le SG, qui ne peut, en aucun cas, continuer à parler au nom des travailleurs et de l'UGTA". Tout en appelant les syndicalistes et les ouvriers à maintenir et à renforcer la mobilisation jusqu'à la réalisation de l'objectif de rendre l'UGTA aux travailleurs. "Nous encourageons les actions entamées pour l'annulation par voie de justice des décisions antistatutaires prises au nom de la CEN lors de la rencontre d'Oran", indiquent ces syndicalistes, qui prévoient, en outre, un rassemblement national, mercredi 12 juin à 9h30 sur l'esplanade de la Maison du peuple à Alger, avec les mêmes mots d'ordre. Par ailleurs, la pétition nationale "Un million de signatures pour exiger la restitution de l'UGTA aux travailleurs", lancée auprès des travailleurs via Internet, continue de susciter l'adhésion d'un nombre de plus en plus important de syndicalistes et d'employés. B. K.