Le Comité national de réappropriation et de sauvegarde de l'UGTA (CNRS), regroupant les syndicalistes frondeurs de l'UGTA, a tenté, hier, d'observer un sit-in devant la centrale syndicale. Cette action annoncée et préparée depuis plusieurs jours n'a pu aboutir, puisque les contestataires ont été empêchés d'entrer dans l'enceinte de la Maison du peuple.Pourquoi une telle manifestation et que revendiquent les frondeurs à la veille de la tenue du 12e congrès de l'UGTA prévu du 4 au 6 janvier ? Le comité dirigé par Ahmed Badaoui, qui a manifesté ouvertement son opposition à la direction actuelle de l'UGTA, veut justement empêcher la tenue de ce congrès. Un congrès qu'il qualifie de «préfabriqué», d'«anti-statutaire» et «non réglementaire» en déplorant les dysfonctionnements de la centrale syndicale. Dans un communiqué rendu public, les membres du comité déplorent la déliquescence et la médiocrité dans lesquelles se trouve actuellement l'UGTA et dans lesquelles toutes les valeurs sombrent, même la plus élémentaire : l'adhésion à l'organisation syndicale est frappée de plein fouet.Beaucoup de syndicalistes ont quitté l'UGTA pour rejoindre d'autres organisations qui font de la lutte sociale leur cheval de bataille, contrairement à l'UGTA qui préfère «la politique dialoguiste». «La régression a atteint tous les niveaux, L'UGTA vit ses moments les plus difficiles en raison des agissements irresponsables et immoraux de la direction et du secrétariat national. Nous ne pouvons fermer les yeux sur ces pratiques et nous n'acceptons plus la marginalisation de véritables syndicalistes», affirment les membres du comité qui dénoncent aussi l'absence d'un règlement intérieur privilégiant la désignation aux postes de responsabilité en s'appuyant, dans son fonctionnement, sur les structures horizontales délaissant les structures verticales, et déplorent aussi l'absence d'un organe de contrôle qui devrait superviser le travail des dirigeants de la centrale durant ce 11e congrès et la violation des statuts par «des mercenaires» qui ont refusé de présenter à la base le rapport moral et financier pour débat. «Le statut de l'UGTA stipule la présentation pour discussion, avant son approbation, du rapport moral et financier, et ce, avant l'organisation d'un congrès. Ceci n'a pas été fait et le secrétariat chargé de l'organique trouve cette pratique tout à fait normale !» s'indignent les animateurs de la protestation. Ces derniers exigent un bilan du secrétariat national sortant de l'UGTA et la mise en place d'un comité de préparation du 12e congrès. Aujourd'hui, l'enjeu primordial pour le comité de sauvegarde de l'UGTA est la réappropriation de l'organisation par les travailleurs afin de permettre le retour à la légalité et à la légitimité et surtout pour donner un sens à un congrès authentique, réellement démocratique et conforme à la volonté des travailleurs et à leurs intérêts et à ceux du pays. Face à ces critiques, le patron de l'UGTA s'est abstenu de répondre…