À la volonté d'hégémonie saoudienne dans la région, avec l'appui américain, l'Iran oppose le vivre-en-paix, en proposant la signature d'un "traité de non-agression" avec les pays du Golfe persique. L'Iran a dénoncé une nouvelle fois les menaces de guerre du Président américain Donald Trump, estimant que des "obstacles majeurs" mis par Washington empêchent tout dialogue constructif, dans un contexte de tensions dans la région du Golfe depuis deux semaines. "Trois obstacles majeurs entravant la résolution diplomatique de la crise actuelle et qui semblent donner l'impression que tout peut se transformer en une guerre imminente", a affirmé l'ambassadeur iranien permanant auprès de l'ONU, Majid Takht-Ravanchi, dans une tribune publiée sur le quotidien américain Washington Post. Selon lui, on ne peut espérer un "succès diplomatique" en combinant "les pourparlers avec l'intimidation, la coercition et les sanctions", estimant aussi "qu'un véritable dialogue n'est possible que si les deux parties acceptent le principe de respect mutuel et agissent sur un pied d'égalité". Parallèlement, le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Jawad Zarif s'est rendu hier dans la capitale irakienne Bagdad, où il a réaffirmé la volonté de l'Iran d'entretenir des relations de bon voisinage avec les pays du Golfe, sous influence saoudienne, qui peut amener le chaos au Proche-Orient. "Téhéran a déjà fait diverses suggestions pour la signature d'un traité de non-agression avec tous les Etats du Golfe, qui sont toujours sur la table", a déclaré M. Zarif, à l'issue de sa rencontre à Bagdad avec son homologue irakien Mohamed Ali al-Hakim, a rapporté l'agence de presse iranienne IRNA. "La République islamique d'Iran lutte avec force et endurance contre toute tentative visant à déclencher une guerre militaire ou économique contre la nation iranienne", a-t-il toutefois averti. "Nous les affronterons avec force et nous résisterons", a-t-il ajouté. Pris en étau entre ses deux grands alliés, l'Irak a dénoncé samedi soir le "danger d'une guerre", par la voix de son Premier ministre, Adel Abdel Mahdi, lors d'une rencontre avec M. Zarif. Le dirigeant irakien a au contraire plaidé pour "la stabilité de la région et le maintien de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015", a indiqué son bureau. Cette visite du chef de la diplomatie de l'Iran, grand voisin de l'Irak, intervient dans le sillage de l'annonce par le président américain Donald Trump de l'envoi de 1 500 soldats américains supplémentaires dans la région. Le Pentagone argue de "menaces persistantes de la part de l'Iran" tandis que Téhéran, par la voix de M. Zarif, a qualifié cette décision de "menace pour la paix et la sécurité internationales". "Nous repoussons actuellement tous les efforts de guerre menés contre l'Iran, qu'ils soient économiques ou militaires", a ajouté M. Zarif. Le chef de la diplomatie iranienne a également insisté sur le fait que le récent changement de cap nucléaire de l'Iran ne signifie pas le retrait de l'Iran du Plan global d'action conjoint sur le nucléaire (PGAC) et qu'il s'agit d'un geste pour défendre ses droits légitimes dans le cadre même de l'Accord multilatéral nucléaire de Vienne 2015, a rapporté encore IRNA.