Résumé : Sadjia n'arrive pas à admettre que sa mère n'avait jusque-là vécu que pour sa famille, et avait mis en berne ses ambitions. Mais Faïza s'estime comblée dans sa vie conjugale. La jeune fille lance d'une voix forte : -Oui, mais un homme sait toujours cacher son jeu. Excédée par le langage acerbe de sa fille, Faïza lève sa main : -Assez Sadjia. Le sujet ne prête pas à une telle conversation. Tu finiras par me faire douter de mon mari, alors que cela n'avait jamais été le cas pour moi ! -Désolée maman si cela te choque. Je voulais juste te démontrer que l'infidélité conjugale existe bel et bien dans notre société. -Que Dieu m'en préserve. Elle se penche et embrasse sa fille sur le front : -Fais de beaux rêves, Sadjia. J'espère que tu vas rencontrer l'homme qui te mérite et qui te rendra heureuse pour le restant de tes jours. Bonne nuit ma fille. -Bonne nuit maman. Et surtout ne prends pas mes dires pour argent comptant. C'était juste une discussion entre nous. Faïza lui fait un signe de sa main et quitte les lieux. Un mois plus tard, Nesrine et Amir rentrèrent de leur voyage de noces. Ils étaient si épanouis tous les deux qu'ils suscitèrent l'envie de leurs proches. La jeune femme confiera à Sadjia qu'elle se sentait si heureuse, que parfois elle se réveillait dans la nuit et se pinçait très fort, pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas. Elle était si excitée aussi par l'appartement richement meublé qu'Amir venait de lui faire découvrir, qu'elle ne tenait plus en place : -Vous êtes tous conviés à dîner chez nous, le week-end prochain, lance-t-elle à la ronde. -Chez vous, c'est où ?, demande Hichem d'un air espiègle… -À la maison, rétorque Nesrine sans trop réfléchir. Un éclat de rire général suit sa réplique. -Vous devriez à n'en pas douter habiter une maison, c'est certain, reprend Hichem, mais nous ne connaissons pas encore exactement le quartier. Amir avait à peine eu le temps d'entamer les finitions et de meubler cet appartement, quelques jours avant le mariage, que nous ne l'avions pas encore visité. -Eh bien, ce sera une occasion pour vous, lance Nesrine. Amir viendra lui-même vous chercher. -C'est parfait, mais j'espère que tu sauras nous préparer un couscous aussi succulent que celui de Faïza. Cette dernière lui donne une tape sur le bras : -Cesse donc d'importuner notre belle-fille, Hichem. -Heu, je ne fais que la taquiner. D'ailleurs je sais qu'elle cuisine aussi bien que toi. -Je ferai de mon mieux afin de réussir ce dîner, promet Nesrine en riant. Elle se tourne vers son mari qui, jusque-là, n'avait fait que suivre la conversation : -Amir… Aide-moi donc à répondre aux remarques biscornues de ton paternel…
(À SUIVRE) Y. H. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.