Résumé : Sadjia parle de Nesrine à sa famille et insiste sur le fait que, bien qu'élevée dans un orphelinat, cette fille a su affronter avec abnégation tous les aléas et prépare une thèse sur les enfants abandonnés. Elle marque une pause et jette un regard circulaire à sa famille, puis voyant que tout le monde l'écoutait avec intérêt, elle poursuit : -Elle est d'une douceur et d'une gentillesse incroyable et je l'ai tout de suite sentie si proche de moi que je n'ai pas hésité à lui proposer de devenir mon amie et même d'être pour moi cette sœur que je n'ai jamais eue. Faïza déglutit avant de demander : -Tu t'es sentie un peu dans sa peau, n'est-ce pas Sadjia ? -Non, pas vraiment. Cette fille partage un peu son état avec le mien, mais je ne lui ai encore rien révélé là-dessus, si cela peut te soulager, maman. Sa mère prend une lente inspiration avant de lancer : -Nous serions heureux de la recevoir parmi nous le week-end prochain, n'est-ce pas les enfants ? Les garçons hochent la tête sans dire un mot, puis se lèvent pour quitter la table. Hichem toussote, puis prend une cigarette. Faïza la lui retire. -Le médecin t'a bien interdit de fumer, Hichem. Elle rencontre le regard triste de son mari, et reprend d'une voix plus douce : -Le tabac n'arrangera pas tes problèmes d'allergie, mon cher mari. -Je sais, mais l'histoire de cette fille… Elle met sa main sur la sienne. -Je comprends. Le récit de Sadjia t'a profondément touché, comme nous tous d'ailleurs. -Je trouve notre société bien dure et trop calée dans ses mœurs. -Cela a toujours été le cas des orphelins à travers le monde. Il soupire et se met à jouer avec sa cuillère, puis lance : -Sadjia, tu vas nous ramener cette fille. Nous allons tenter de mettre un petit baume sur ses profondes blessures d'âme. Je te dirais même de la ramener plus souvent à la maison, et confie-lui que nous serons une famille pour elle, et qu'elle pourra compter sur notre soutien dans toutes les situations. La jeune fille s'approche de son père et se penche pour l'embrasser. -Merci papa. Je savais que ma proposition n'allait pas se heurter à un mur d'incompréhension. Son père lui tapote l'épaule. -Je suis heureux de constater que notre éducation donne de bons fruits. Je suis fier d'être le père d'une famille comme la mienne, et plus encore de t'avoir sous notre toit, Sadjia. Depuis que tu es parmi nous, je ne me suis jamais senti aussi heureux. -Moi aussi, je suis fière de faire partie d'une famille aussi merveilleuse que la nôtre, papa. Faïza s'essuie les yeux. -Je pense que Nesrine ne trouvera pas meilleure amie que toi, ma fille. Tâche de l'aider de ton mieux et fais-nous appel en cas de besoin.
(À SUIVRE) Y. H. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.