Résumé : Faïza raconte un bout de sa vie à Sadjia. Elle s'était mariée jeune, avec l'unique élu de son cœur, et avait eu de beaux enfants. Elle ne regrettait rien. Hichem avait été un bon mari et un bon père. Sadjia s'exclame. -Maman ! Tu l'as comblé dans tous les domaines. -Mais lui aussi a durement trimé pour acheter cette maison et élever ses enfants. Et puis, nous étions si compatibles et si heureux d'être ensemble ! -Je vois, tu voyais les choses si simplement. -Mais où veux-tu donc en venir, ma fille ? -Je voulais dire que tu t'es sacrifiée pour tout ce petit monde, maman. Ton ambition s'arrêtait à ta maison et à ta famille. -Je ne pouvais espérer mieux de la vie, Sadjia. Lorsque cette dernière t'offre une bonne santé, un mari qui t'aime et des enfants adorables, que demander de plus ? -Tu n'as jamais voulu aller plus loin que le seuil de cette maison. -Pour me rendre où ? -T'inscrire dans un club, entamer des formations, faire du sport... Il y a un tas d'activités de nos jours pour occuper son temps. Faïza lui tapote la joue. -Où pourrais-je donc trouver le temps de faire toutes ces choses, ma fille ? Je passe mes journées à faire des courses, le ménage, la cuisine... Et lorsque mon programme le permet, je lis ou je regarde la télé. Et cela me suffit amplement. Sadjia enlace sa mère. -Tu penses tellement au bien-être des autres, maman ! -Le bonheur de ma famille fait le mien. Elle se lève et prend les deux verres vides. -Et puis, Hichem me comprend et subvient à tous mes besoins. Il a toujours été un mari fidèle et dévoué. -Eh bien, je suis heureuse de l'apprendre maman, d'autant plus que la fidélité conjugale de nos jours laisse à désirer. -Je n'en disconviens pas, ma fille. Je peux m'estimer heureuse de constater qu'après toutes ces années de mariage, Hichem n'a jamais regardé une autre femme que la sienne. -Tu ne pourras jamais le savoir, maman. -Non ! Tu fabules ou quoi ? Nous, les femmes, sommes dotées toutes d'un instinct qui nous met toujours en garde contre les incartades de notre entourage, particulièrement du conjoint. Sadjia soupire. -Tant mieux si cela avait été ton cas… Mais je ne pense pas que ce soit l'apanage de toutes les autres femmes. Je reçois tous les jours dans mon cabinet des cas d'infidélité conjugale... -Allons, Sadjia, que vas-tu chercher là ? Tu vois bien que depuis toutes ces années où tu as vécu parmi nous, ton père n'a jamais failli, ni à ses devoirs ni à son programme quotidien.
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