De violents affrontements ont opposé hier à Hong Kong des policiers tentant d'empêcher des manifestants de faire irruption dans le Parlement de la ville, où des dizaines de milliers de protestataires dénonçaient un projet du gouvernement d'autoriser les extraditions vers la Chine. La police a fait usage de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes pour repousser la foule des manifestants vêtus de noir, pour la plupart des jeunes et notamment des étudiants. Les affrontements ont éclaté près du Conseil législatif (LegCo, Parlement) après 15h00 (07h00 GMT), à l'expiration du délai que les protestataires avaient donné au gouvernement pour qu'il renonce à son texte, et se poursuivaient en début de soirée. Il s'agit des pires violences politiques depuis des années à Hong Kong. Les manifestants étaient mobilisés en vue de l'examen en deuxième lecture par le LegCo du projet de loi. Mais alors que la foule enflait, l'assemblée dominée par les députés pro-Pékin a annoncé le report des débats à une "date ultérieure". Ces scènes faisaient écho à l'immense mouvement prodémocratie de l'automne 2014, quand les manifestants avaient paralysé pendant 2 mois des quartiers entiers de la mégapole et avaient combattu les policiers. Les protestataires ont bloqué des grandes voies de circulation du centre-ville à l'aide de barrières métalliques, d'autres arrachaient les pavés des trottoirs. Puis, ils sont rentrés dans l'avant-cour du LegCo pour tenter de prendre le bâtiment. Des projectiles divers, dont des barres métalliques, ont été lancés sur les policiers, dont l'un a été évacué inconscient. Les forces de l'ordre ont repoussé les manifestants à coups de matraques et de gaz au poivre, pour finir par tirer des balles en caoutchouc ainsi que des gaz lacrymogènes afin d'évacuer un côté du Parlement encerclé. R. I./Agences