Résumé : À peine s'était-elle occupée du pied de sa fille qu'Assia dut partir pour une urgence. Yazid eut la confirmation que Mounira n'avait pas exagéré en disant que sa mère se vouait à ces malades. -Mounira, sois la bienvenue, ma fille. Avez-vous dîné ? La question fit retourner Yazid qui s'apprêtait à passer un bras derrière les épaules de Mounira pour la consoler. Une femme coiffée d'un foulard et d'une robe kabyle attendait une réponse. La jeune fille essuya ses larmes et leva la tête vers elle. -Préparez-nous quelque chose de léger, Zohra. Il est mon invité. Avec un hochement de tête, Zohra se retira. Mounira posa une main sur le bras de Yazid tout en murmurant : -Merci d'être là. -Pour rien au monde, je n'échangerais ces moments. Même si nous ne nous connaissons pas vraiment, je suis heureux d'être ici. -Moi aussi, je suis contente de te connaître. Si j'avais su que tu existais, je serais partie plus souvent au bled. Elle tenta de se lever et grimaça de douleur. Yazid s'inquiétait. -Ça va ? Tu n'as pas trop mal ?, demanda-t-il en accrochant son regard, il sourit en découvrant qu'elle avait encore rougi à son regard. -Non, ça va. Merci Yazid. Ce dernier mit la pommade et la bande restante dans la trousse à pharmacie que Dr Assia n'avait pas eu le temps de ranger quand Zohra entra avec un grand plateau qu'elle posa entre eux, puis se retira. Yazid déplaça le plateau et le mit sur la table basse pour que Mounira puisse dîner sans problème. Les salades, la purée et des boulettes de viande étaient déjà servies. Les deux jeunes dînèrent en bavardant. Mounira en profitait pour l'interroger distraitement. -Tu vas travailler à Alger ? -À Boumerdès. J'y ai un appartement. -Tu vis seul ? Yazid sourira, resta sans bouger, une cuillère de purée levée à la hauteur de sa bouche. Il ne put s'empêcher de lui demander : -C'est si important que tu saches tout de moi et de ma vie ? Mounira rougit à nouveau, mais elle insista : -Si tu vis seul, je pourrais passer quelque temps avec toi... Enfin, si tu le veux, ajouta-t-elle tout en jouant avec les feuilles de salade du bout de sa fourchette. Alors ? -Que dira ta mère ? -Irréfléchie. Impulsive, répéta Mounira en élevant un peu la voix. Puis elle oubliera tout en recevant un coup de fil. -Tu lui en veux beaucoup, remarqua Yazid. -Elle n'est jamais là quand j'ai besoin d'elle, rétorqua Mounira en secouant la tête. -Pourtant, tu vas exercer le même métier qu'elle, lui rappela-t-il. Tu devrais être un peu plus tolérante et voir les choses comme ta mère les voit. -Et comment, mon cher ? Yazid n'hésita pas à lui donner son point de vue, en essayant de défendre cette femme qui donnait, se sacrifiait pour soulager les autres. Même s'il ne la connaissait que ce soir et qu'il ne l'avait vue que le temps de soigner sa fille, il était admiratif.
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