Les habitants de la petite localité de Z'barboura, à 5 kilomètres du chef-lieu communal de Lakhdaria (ouest de Bouira), ont de nouveau fermé la décharge publique située sur les hauteurs de ladite localité. Ainsi, vendredi dernier, plusieurs dizaines de citoyens de ce village ont empêché les camions de la voirie d'accéder à la décharge intercommunale située à proximité de leurs habitations. Par cette action, ils interpellent pour la énième fois les pouvoirs publics sur "la nécessité" de mettre un terme au déversement des détritus à proximité de leurs habitations. Selon un manifestant, cette décharge publique représente un danger sanitaire : "Pourquoi devons-nous supporter les odeurs répugnantes qui émanent de ce dépotoir ? Nous sommes des êtres humains et non des bestiaux", a déclaré Ahmed, père trois enfants. De plus, ces citoyens en colère s'insurgent contre le fait que leur localité soit devenue le "dépotoir" des communes avoisinantes, telles que Kadiria, Djebahia et Aomar. D'ailleurs, les camions de l'Epic Nadhif, chargée du ramassage et du traitement des ordures ménagères, ont dû rebrousser chemin et ont finalement été contraints de déposer les déchets ménagers au centre d'enfouissement technique (CET) de Bouira. Les services de l'APC de Bouira, sans toutefois le prononcer publiquement, se solidarisent avec les riverains de Z'barboura. En effet et selon un élu de ladite municipalité, la décharge précitée n'a pas vocation à absorber tous les déchets de la région. À ce propos, un conflit qui ne dit pas son nom est né entre les services de l'APC de Lakhdaria et l'entreprise Nadhif, laquelle persiste à entreposer les déchets récoltés à Z'barboura. Pour rappel, la décharge en question a été en ligne de mire de ces mêmes citoyens depuis déjà quelques années. Début 2011, sa fermeture avait été décidée. Mais voilà qu'au mois du Ramadhan de la même année, la décharge en question reprenait du service. Ce qui, bien entendu, a provoqué le courroux de la population qui s'était emparée de la rue. Le 13 février 2016, l'ex-wali de Bouira, Mouloud Chérifi, s'est emporté contre les responsables de l'APC de Lakhdaria, en qualifiant cette situation d'intolérable. "La route de cette décharge doit être réhabilitée tout de suite. L'APC, l'entreprise gérante et la direction de l'environnement doivent mettre tous les moyens pour cela et lancer sur-le-champ une vaste opération de réaménagement", avait-il ordonné. Or, depuis, rien ou presque n'a été fait. Constatant cet immobilisme avéré, les riverains ont investi le bitume qui mène à la décharge. En outre, le projet d'un centre d'enfouissement technique (CET) dans la localité de Z'barboura a été abandonné pour le moment, faute des crédits nécessaires. Ce projet, inscrit en 2011, pour une autorisation de programme (AP) estimée à 23 milliards de centimes, a été pour ainsi dire "otage" des oppositions, notamment celles des riverains des localités voisines. Pour certains citoyens interrogés, l'implantation de ce CET serait synonyme de "danger sanitaire" pour eux et leurs enfants. Quoi qu'il en soit, les autorités publiques sont appelées à trouver une solution à cette problématique, afin d'éviter le scénario de l'été 2012, où des émeutes avaient éclaté à cause de cette même décharge.