Dans une déclaration transmise, hier, à notre rédaction, les animateurs du Café littéraire de Béjaïa (CLB) ont tenu à "dénoncer sans ambages" l'interpellation "injustifiée" par la police de deux manifestants, à l'issue de la marche pacifique organisée, mardi 18 juin, dans les rues de la ville des Hammadites. Selon les termes dudit document, l'un des manifestants, qui était accompagné de sa petite fille, a été brutalement interpellé par un policier en civil, à quelques encablures de la place la Liberté d'expression Saïd-Mekbel, point de chute de la manifestation. "Les deux manifestants interpellés par la police ont été conduits au commissariat central de Béjaïa pour y subir un interrogatoire sans qu'aucun motif leur fût donné sur place. L'un, exerçant à l'université Abderrahmane-Mira, a été, selon son propre témoignage, violenté en présence de sa fille de 10 ans par un policier en civil. Une heure plus tard, les deux citoyens auditionnés en sont ressortis après qu'un groupe de manifestants s'est rendu pour exiger des explications officielles sur les motifs exacts de leur interpellation et dénoncer les exactions du policier en civil. Aucune raison officielle ne leur a été donnée", déplorent les responsables du Café littéraire de Béjaïa. Ces derniers considèrent qu'au regard de ce qui venait de se passer "il est impératif de réagir publiquement face à ces atteintes graves à la dignité humaine par un corps de sécurité censé protéger le citoyen". Les membres du CLB rappellent, enfin, l'urgence de la création d'un "comité permanent de défense de manifestants, et de militants, en général, victimes de harcèlements policiers ou judiciaires".