Le Café littéraire de Béjaïa (CLB) a qualifié la condamnation en appel du blogueur Merzoug Touati, ce jeudi 21 juin, par le tribunal criminel de Bejaïa, à 7 ans de prison ferme, de "scandaleuse", d'autant plus qu'elle "obéit à des considérations politiques comme cela a été magistralement démontré par le collectif des avocats de la défense lors de leur plaidoirie". Dans une déclaration rendue publique ce week-end, les animateurs du CLB réaffirment leur engagement à "continuer à exiger sa libération pour que son séjour en prison soit le moins long possible". Par ailleurs, ils tiennent à "condamner fermement la répression sauvage qui s'est abattue sur les militantes et militants rassemblés pacifiquement devant le tribunal", tout comme ils dénoncent "l'interpellation d'une quarantaine de personnes conduites manu miltari au commissariat pour des interrogatoires". Selon les rédacteurs de ladite déclaration, la "chasse aux militants" s'est même poursuivie loin du tribunal, près de la place Saïd-Mekbel, vers laquelle ils ont tenté de converger pour tenir un rassemblement de dénonciation de la répression. Sur un autre registre, le Café littéraire de Béjaïa salue "la brave détermination des militants présents au tribunal", tout en exprimant, en revanche, sa "grande déception quant au silence outrageant des directions politiques se réclamant du camp démocratique devant un tel flot d'injustices et de répression policière". "Peut-on encore se dire démocrate, défenseur des libertés, quand celles-ci sont scandaleusement bafouées sans que la moindre réaction de dénonciation franche soit exprimée par ces partis-là ? Quant aux intellectuels...", s'indigne-t-on dans le même document. Il est à noter que seuls les quelques élus du RCD, dont les deux députés de Béjaïa, Nora Ouali et Atmane Mazouz, les maires de Chemini et d'Akfadou, les deux anciens militants du Mouvement culturel berbère (MCB), Djamel Zenati et Arezki Aït Larbi, la présidente du Congrès mondial amazigh (CMA), Kamira Naït Sid, et certains animateurs de la Laddh étaient présents, jeudi dernier, au rassemblement de soutien à Merzoug Touati, tenu devant le palais de justice de Béjaïa. Pour rappel, le jeune blogueur Merzoug Touati, natif de Bouandès, dans la wilaya de Sétif, a été condamné, jeudi 21 juin, en appel, à 7 ans de prison par la cour criminelle de Béjaïa, alors que le tribunal de première instance lui avait infligé, le 24 mai passé, la peine de 10 ans d'emprisonnement assortie d'une amende de 50 000 DA et d'une déchéance de ses droits civiques pour une durée de 5 ans. Arrêté le 17 janvier 2017 dans son domicile familial, sis à Laâzib Oumaâmar, dans la banlieue béjaouie, l'inculpé a été poursuivi pour les chefs d'accusation "intelligence avec une puissance étrangère de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de l'Algérie ou à ses intérêts économiques" et "incitation à un attroupement armé contre l'autorité de l'Etat". Kamal Ouhnia