À l'issue de la résidence de création ayant réuni, en 2017 à Timimoun, des réalisatrices en herbe, six docus seront présentés le 27 juin à la Cinémathèque algérienne de 13h à 18h. La Cinémathèque algérienne abritera, dans la journée du 27 juin, plusieurs docus réalisés dans le cadre de l'atelier de création de films documentaires qui s'est déroulé à Timimoun de 2017 à 2019. Cette manifestation, dédiée à la création féminine dans toute sa splendeur, a été organisée par le collectif Cinéma et Mémoire et Kaïna Cinéma. Tout a commencé il y a deux ans, suite à un appel à candidature où six projets ont été retenus pour participer à cet atelier dirigé par la réalisatrice Habiba Djahnine. Inscrit autour de "la vie des femmes en Algérie d'un point de vue social, politique, mémoriel, intime…", cet atelier avait pour objectif "de donner à un groupe de femmes la possibilité de se former et leur permettre de réaliser leurs propres supports audiovisuels traitant de la condition des femmes qui seront des vecteurs de message pour la promotion des droits et de l'égalité homme/femme". La résidence a réuni des réalisatrices en herbe, et la formation était basée sur "la pratique artistique, apprendre en réalisant ainsi qu'une formation technique en son et image", est-il mentionné dans le communiqué de presse de l'évènement. Selon les organisateurs, cet atelier répond à "un besoin très fort exprimé en Algérie, surtout par les jeunes mais pas seulement. Beaucoup souhaitent à apprendre à maîtriser le langage de l'image (esthétique et éthique) et pouvoir élaborer une proposition de film", est-il indiqué. Et de marteler : "Il est à rappeler qu'il n'y a toujours pas d'école de cinéma en Algérie et les universités ne proposent pas non plus de cursus en réalisation cinématographique". À cet effet, "ces amatrices dans les métiers du cinéma n'ayant jamais réalisé un film documentaire ont eu l'opportunité de s'initier au langage de l'image, de construire un propos, de porter un regard sur le réel et de donner à voir des réalités diverses de l'Algérie d'aujourd'hui et d'acquérir bases et méthodes pour la réalisation d'un film documentaire". Comme dans une vraie école de cinéma, les candidates ont eu l'occasion d'approcher différents modules lors de leur "cursus", notamment histoire du documentaire, visionnage de films, analyse filmique et sensibilisation, et réalisation d'exercices pratiques de réalisation. Afin d'encourager cette initiative qui a donné lieu à un résultat palpable, les projections auront lieu de 13 à 18h, ce jeudi à la cinémathèque. Les intéressés pourront découvrir Le rideau (26 mn) de Kahina Zina. "Kahina comprend dès l'enfance qu'elle est une condition, cependant elle en ignore les raisons. Elle nous raconte un chemin de vie, une quête jonchée de questionnements et de ressentiments. Peur, colère, usure, espoir, sagesse... Elle doute, cherchant des réponses à travers ses histoires, ses souvenirs et ceux de sa sœur Mouna, de son amie Yasmine, dans d'autres récits, dans d'autres lieux. Pouvoir vivre en paix en tant que femme dans un monde où les hommes lui ont appris sa condition", peut-on lire dans le synopsis. Il y aura également au programme Selon elle (19 mn) de Kamila Ould Larbi, Piment rouge (30 mn) de Gacem Saadia, Mon peuple, les femmes (documentaire sonore de 23 mn) de Sara, Nnuba (47mn) de Sonia At Qassi Kessi, et Les filles de la montagnarde (40 mn) de Awres Wiame.