Cité 8 mai-1945 Bab EzzouarQuarante commerçants ont été avisés par la municipalité que leurs locaux seront rasés pour les besoins de la construction d'un lycée. L'annonce, dont nous avons une copie signée par le P/APC de Bab Ezzouar, attire l'attention des occupants des lieux qu'“ils seront indemnisés avant le 1er septembre par l'attribution de nouveaux locaux modernes dans la même zone”. La même annonce demande, par conséquent, aux intéressés de prendre leurs dispositions dans un délai qui ne saurait dépasser le mois de juillet afin de vider les lieux et les informe qu'ils seront dispensés des loyers du mois d'août, accordé comme congé. Si tout va bien, explique-t-on, les commerçants reprendront leur activité dès septembre. Cependant, les concernés ne l'entendent pas de cette oreille pour diverses raisons. Ils expliquent, en effet, qu'un rendez-vous est pris avec un vice-président pour le 10 septembre, date à laquelle une réponse des 40 commerçants lui sera remise. Ils précisent au passage que l'APC déclare être en dehors de la décision de démolition desdits commerces, attribuant cela au wali délégué de Dar El Beïda. Pourquoi les commerçants refusent-ils de quitter les locaux ? Premièrement, parce que les 40 locaux sont situés en bordure de la route à double voie. Deuxièmement, leur création remonte à 1991, suite à une délibération de l'APC. Troisièmement, les commerçants sont en possession de contrats de location de l'assiette de terrain. Quatrièmement, la construction des locaux a été réalisée par les commerçants, conformément au modèle tracé par les services techniques de l'APC. Cinquièmement, ils considèrent que juridiquement, ils sont, eu égard à ce qui précède, propriétaires des locaux. Sixièmement, tous les commerçants possèdent le registre du commerce, comme ils sont également soumis au paiement des impôts et qu'ils s'acquittent régulièrement des loyers. Enfin, ils s'interrogent sur le fait qu'ils n'aient pas pu obtenir des indemnisations sur la même route à double voie où il y a disponibilité d'assiette de terrain. S'agissant de la nouvelle assiette prévue pour la construction des locaux, ils précisent que, selon des sources officielles, c'est une propriété de l'Eplf, laquelle pourrait à tout moment réclamer son bien. Il semblerait même que le propriétaire n'a jamais été consulté sur la question. L'isolement de l'endroit qui, de plus, est à proximité du cimetière, constitue pour les plaignants un handicap sérieux pour leur activité. “Dans ce cas, quel avantage pourraient tirer les commerçants de ce déménagement ?”, s'interrogent-ils et d'ajouter : “Nous ne sommes pas contre la construction du lycée, mais l'emplacement et la qualité des matériaux légers des nouveaux locaux nous font frémir.” On souligne également la marginalisation dont ils font l'objet dans le cadre de cette opération par les responsables locaux (APC et daïra) alors que leurs nombreuses tentatives d'être associés se sont avérées vaines. “Nous craignons que ces lieux, une fois évacués, soient exploités par d'autres personnes”, disent-ils. Pour ce qui est du lycée, les plaignants font savoir que ce projet a été lancé en 2004. Après le choix de l'assiette et les études de sol terminées, aucun préalable concernant les commerces n'a été posé et retenu. Le lycée est distant de ces locaux d'environ 40 mètres. Le projet date de 3 ans, ce qui renvoie à la question de savoir pourquoi les commerçants n'ont été avisés qu'au mois de juillet 2005 ? Une décision qui ne peut que ternir l'image de l'administration locale. Eu égard à ce qui précède, les commerçants, en place depuis 15 ans, demandent aux autorités compétentes de revoir cette décision. “Notre évacuation vers le nouveau site donnera lieu aux mêmes autorités de le considérer demain comme informel et fera donc de nous des éternels ambulants”, concluent-ils. A. F.