Les bénéficiaires de lotissements dits sociaux à Bab Ezzouar se plaignent des agissements de la wilaya qui a « décidé de les dessaisir de leurs biens ». Les propriétaires de lots de terrain sont en possession de jugements définitifs rendus par le Conseil d'Etat. La wilaya d'Alger ne s'y est pas conformée, mais a décidé d'installer des sociétés qui activent, sans se soucier des nombreuses familles. La wilaya, intransigeante, n'a même pas décidé de compensations justes », s'indigne un bénéficiaire. Les lots sociaux, répartis en trois endroits, accueillent plusieurs bénéficiaires : plus de 100 au lotissement Est, 700 à El Alia, et 600 à Bab Ezzouar-Sud. Les services de l'APC, instruits par la tutelle, ont démoli des constructions sur ces sites en litige qui doivent recevoir des équipements publics. Les personnes qui ont bénéficié de ces parcelles de terrain à la faveur d'une décision d'attribution du Délégué exécutif communal (DEC) en 1995, dénoncent « l'intransigeance de l'administration ». « Une instruction ministérielle a été signée pour l'attribution de lots de terrain à bâtir. Nous avons bénéficié de permis de construire individuels, les décisions du Conseil d'Etat étaient en notre faveur. Sans crier gare, la wilaya a installé des entreprises », s'indignent les bénéficiaires, que les parties en conflit (Institut national d'agronomie pour le lot El Allia, du côté de Oued Smar, et l'Agerfa pour le lot Sud), ont été à chaque fois « déboutées » par la justice. Les bénéficiaires sont indignés par l'« inaction » de l'APC de Bab Ezzouar. « Le P/APC actuel était chargé d'envoyer aux bénéficiaires des actes. Il a même promis, soulignent nos interlocuteurs, de régulariser notre situation. » Le P/APC, M. Chemlal, contacté par nos soins, affirme que l'affaire des lotissements dits sociaux ne relève plus de ses prérogatives. « Ce dossier ne relève plus des compétences de l'APC », s'est-il contenté de nous répondre. Un ex-responsable à l'APC affirme avoir pris des initiatives jamais retenues par la wilaya. « Nous avons fait des propositions pour la construction de logements semi-collectifs et promotionnels dans ces lots, la wilaya n'en a pas tenu compte. Même la décision prise par la wilaya de retenir les lots de Boushaki et d'El Alia pour des cités universitaires, nous n'y avons consenti qu'à moitié », souligne notre interlocuteur. A la wilaya déléguée de Dar El Beïda, contactée, c'est le black-out total. Des élus poursuivent le maire en justice Des élus de l'APC de Bab Ezzouar, indignés par les agissements de l'APC, ont adressé, hier, un courrier à la wilaya, dans lequel ils énumèrent les « dépassements » de l'actuel P/APC, poursuivi en justice. Cinq élus sur 13 qui ont participé au retrait de confiance à M. Chemlal, reprochent, dans le courrier dont nous détenons une copie, les actions de leur collègue qui ne s'est pas conformé, à les en croire, aux règles de passation des marchés publics. « Le P/APC s'est empressé, en contradiction avec l'article 6 du code des marchés publics, de notifier l'ordre de service de début de travaux, jamais approuvé lors d'une délibération. Plusieurs marchés, en cours de réalisation, n'ont jamais été approuvés. » Contacté hier, le P/APC M.Chemlal s'en défend. « On m'accuse à tort d'avoir falsifié des documents et d'avoir engagé un marché public en contradiction avec la réglementation en vigueur. Qu'ils apportent leurs preuves. Le juge d'instruction m'a remis le dossier et attend mes réponses. Tout le monde sait que je n'ai rien à me reprocher. D'ailleurs, sur d'autres affaires, la justice m'a donné raison », insiste le P/APC.