Les 40 locataires des locaux commerciaux au niveau de la cité Sorecal ont observé, hier matin, un sit-in devant le siège de l'APC de Bab Ezzouar pour protester contre la décision de cette dernière de détruire ces boutiques qui ternissent la façade du nouveau lycée. Sous l'œil vigilant d'un dispositif de sécurité qui a pris position aux abords de la mairie, les protestataires, portant une banderole sur laquelle on pouvait lire “Non à l'arbitraire”, étaient venus réclamer la décision de démolition de leurs locaux pour pouvoir porter l'affaire en justice. “C'est une hogra, personne ne veut nous écouter, le P/APC est à l'intérieur mais il ne veut point nous recevoir… !” s'exclame Mohamed Chebal responsable de la section de Bab Ezzouar de l'association de protection des commerçants d'Alger. Les grévistes reprochent à l'APC de ne pas les avoir associés dans sa démarche et de les avoir envoyés dans une “caserne”, allusion aux nouveaux locaux qui leur sont affectés, arguent-ils, les actes de propriété dont ils auraient bénéficié depuis 15 années sont légaux. C'est pourquoi ils crient à l'injustice face à la détermination du maire à démolir les 40 locaux situés juste en face du nouveau lycée. Or, le président de l'APC de Bab Ezzouar conteste entièrement la version des commerçants. D'abord, il précise bien qu'il est en congé de maladie et qu'il n'a aucunement refusé de les recevoir dans la mesure où il leur aura déjà expliqué les motivations d'une telle décision. “Je les ai reçus à maintes reprises en leur précisant que la construction d'un lycée est un projet d'intérêt général et qu'ils seraient affectés dans des locaux décents”, affirme le maire qui a tenu à nous parler par téléphone alors que nous nous trouvions dans son bureau même. Documents à l'appui, son chef de cabinet, M. Larbi, exhibe une copie du contrat type de location établi en faveur des 40 commerçants en 1990 qui précise bien qu'il s'agit d'une location et non pas d'une cession. Et la teneur de son article 5 est en soi un argument imparable pour l'APC en ce sens qu'il stipule que “l'APC se réserve le droit d'exproprier les locataires si le besoin se faisait ressentir”. En clair, le maire est légalement et juridiquement fondé à entreprendre la démarche de démolition puisqu'il ne s'agit point d'une expropriation “arbitraire” comme le laissent entendre les protestataires. Les locaux étant situés devant le nouvel établissement qui ouvrirait ses portes à la rentrée prochaine, la mairie a jugé que le maintien de ces vieilles boutiques ternirait l'image esthétique du lycée. Ceci d'autant plus que la cité Sorecal est dépourvue d'un tel établissement, et que les élèves sont contraints d'aller jusqu'à Bordj El-Kiffan avec tous les risques d'accidents. Mais les commerçants si habitués à ce boulevard grouillant de monde ne conçoivent pas qu'on les chasse d'un lieu très rentable. C'est ce qui explique leur résistance. Néanmoins, le maire assure qu'il n' y a aucun autre terrain propice à l'édification d'un lycée. Et d'ajouter que le choix du site a été fait lors d'une réunion qui a regroupé toutes les autorités de la wilaya d'Alger, avec un PV faisant foi. HASSAN MOALI