Les réactions des partis politiques à l'exécution des deux diplomates algériens à Bagdad continuent. Hier, le bureau national du Mouvement démocratique et social (MDS), dirigé par El-Hachemi Chérif, et le Parti du renouveau algérien (PRA) ont rendu publics des communiqués dans lesquels ils condamnent ce double crime. Le MDS attribue le rapt et l'assassinat de Ali Belaroussi et de Azeddine Belkadi à “l'internationale islamiste” qui a agi avec “la bénédiction” du GSPC “qui continue de sévir en Algérie” et celle “d'un des chefs du parti des assassins”, allusion à Ali Benhadj et à son ex-parti, le Front islamique du salut (FIS, dissous). Le parti d'El-Hachemi n'en relève pas moins le discours “ambigu, voire honteux” des deux ministres d'Etat, Abdelaziz Belkhadem et Abou Djerra Soltani qu'il qualifie de “fieffés partisans de la réconciliation avec les meurtriers”. Il s'indigne que ces deux responsables aient été “chargés de s'exprimer sur le sort de nos deux compatriotes”. Le MDS justifie cette indignation par le fait que de MM. Soltani et Belkhadem aient, “pendant des jours, sous prétexte d'œuvrer à préserver la vie de nos deux compatriotes, tenu un discours ambigu, voire honteux, justifiant l'assassinat des non musulmans et entretenant l'amalgame entre le peuple irakien (…) et le groupe de terroristes” auteur du rapt. L'accusation du MDS se fait encore plus grave lorsqu'il affirme que les deux ministres d'Etat, “en laissant croire que la nature des relations entre l'Algérie et le peuple irakien pouvait infléchir les décisions d'une organisation sanguinaire internationale présentée comme une organisation de la résistance irakienne”, reproduisaient, selon lui, “leur attitude vis-à-vis des groupes terroristes en Algérie qui justifiaient leurs crimes par le respect du choix du peuple”. Le MDS appelle enfin à “en finir avec les illusions qui voudraient faire croire que des solutions de compromis avec l'islamisme politique sont possibles (…)” Le PRA, quant à lui, semble encore douter de l'identité des commanditaires du rapt et du double crime. “Quelle que soit la partie qui serait derrière l'assassinat des deux martyrs, cela ne réduira pas la détermination de l'Algérie, gouvernement et peuple, à demeurer aux côtés des peuples colonisés et opprimés et à participer à la lutte contre le terrorisme”, lit-on dans le communiqué de ce parti. Farouk Lekhmici