"L'entreprise n'a pas pu obtenir le renouvellement de sa licence d'importation et d'exploitation des appareils électroménagers devant lui permettre de les récupérer au niveau du port d'Alger et de l'entrepôt sous douane", a expliqué le P-DG. Un avenir des plus sombres guette désormais un des fleurons de l'économie de la wilaya de Tizi Ouzou, à savoir l'Entreprise nationale des industries de l'électroménager, (Eniem), qui, faute de pouvoir importer les matières premières nécessaires au maintien de ses activités de fabrication, a décidé de mettre en congé ses travailleurs à compter d'aujourd'hui, mardi. La sonnette d'alarme a, en effet, été tirée, hier, par le président-directeur général de cette entreprise publique, Djilali Mouazer, qui a affirmé, hier, à l'APS, que faute de matières premières dans les ateliers destinées à la fabrication d'appareils électroménagers, tels que les climatiseurs, les réfrigérateurs et les cuisinières, les travailleurs de ce plus gros employeur de la région sont contraints de partir en congé à partir d'aujourd'hui. "Tout est bloqué, ce qui a contraint l'administration à avancer le congé annuel des travailleurs à ce mardi avec le maintien d'un service minimum pour le service commercial et l'administration", a déclaré Djilali Mouazer à l'agence officielle, précisant que "cette situation est le résultat du blocage de la matière première importée par l'Eniem au niveau du port d'Alger". Plus concrètement, a expliqué le P-DG de l'Eniem, "l'entreprise n'a pas pu obtenir le renouvellement de sa licence d'importation et d'exploitation des appareils électroménagers devant lui permettre de les récupérer au port d'Alger et à l'entrepôt sous douane, et ce, malgré les démarches effectuées dans les délais auprès du ministère de l'Industrie et des Mines". Conséquence d'un tel blocage : ce sont plus de 1 700 employés de cette entreprise qui seront mis en congé à compter d'aujourd'hui. Mais pour combien de temps ? Faute de déblocage de cette situation au plus vite, ce congé risque de se prolonger au-delà de sa durée réglementaire et, par conséquent, se transformer en congé technique. Pis encore, ce blocage des matières premières intervient au moment où la trésorerie de l'entreprise est déjà au rouge et risque donc de prendre un coup supplémentaire aux lourdes conséquences économiques et sociales. Le 28 mai dernier, alors que les travailleurs de l'Eniem bouclaient un mois de grève, son P-DG, Djilali Mouazer, a expliqué que "l'entreprise éprouve d'énormes difficultés à assurer le paiement des salaires", et ce, a-t-il précisé, en raison de "la baisse conséquente du chiffre d'affaires qui a, gravement, affecté la trésorerie de l'entreprise". Il faut ajouter à cela, la perte de nombreux marchés à laquelle est confrontée l'entreprise qui a déjà fait état, en mai dernier, de ses difficultés à honorer ses engagements commerciaux avec ses clients. Laisser donc une telle situation de blocage perdurer est synonyme d'achèvement d'un géant qui compte parmi les rares investissements économiques publics, créateurs de richesses et d'emplois, réalisés par l'Etat dans cette région de Kabylie qui fait les frais d'une véritable politique de sous-développement économique. À noter que, selon le député Tayeb Mokadem qui a saisi, par courrier, le Premier ministre à ce sujet, "il y a actuellement un lot de pièces détachées d'au moins 25 000 climatiseurs Split en souffrance au port d'Alger". "Nonobstant le respect dans le fond et dans la forme des recommandations du CET, la direction de l'Eniem d'Oued Aïssi n'est toujours pas entrée en possession de cette décision CKD, laquelle décision est du ressort du ministère de l'Industrie et des Mines", explique-t-il dans son courrier. Avec de telles révélations, même l'éventualité d'un sabotage économique de cette entreprise n'est pas à exclure.