Hier, sur le marché informel des devises, la monnaie nationale se renforçait davantage face aux principales devises, lesquelles ont fortement dévissé la semaine dernière. Le marché a été comme affolé par une soudaine et forte baisse de la demande en pleine saison estivale, habituellement propice aux fortes tensions sur le cours des devises. En effet, alors que les vacanciers et autres voyageurs à destination des Lieux saints de l'islam se préparaient pour les grands départs, les cambistes étaient surpris par une demande qui amorçait un soudain mouvement baissier, ce qui a suscité une vraie psychose sur le marché. Un euro s'échangeait, hier, contre 190 DA à l'achat et 180 DA à la vente, alors qu'un dollar valait 170 DA à l'achat et 160 DA à la vente au square Port-Saïd à Alger, réputé pour être la plaque tournante des transactions de change parallèle. Le dollar canadien s'échangeait, quant à lui, contre 130 DA à l'achat et 120 DA à la vente. Jamais les principales devises n'ont perdu autant de leur valeur en un laps de temps aussi court. Ce mouvement baissier a été amorcé, il y a à peine une quinzaine de jours. Et rien ne semble l'arrêter, en l'absence d'indicateurs clairs sur l'évolution de la demande, ainsi que sur les intentions du gouvernement quant à son projet d'autoriser l'importation des véhicules de moins de trois ans d'âge, nous confie un des cambistes du square Port-Saïd. La semaine dernière, sur la semaine, la valeur de l'euro a chuté d'environ 1 500 DA ; un billet de 100 euros s'échangeait mercredi dernier contre 20 200 da à l'achat, contre 21 500 DA, il y a de cela une dizaine de jours seulement. Quant à la valeur du dollar, celle-ci n'a pas été non plus épargnée par la dégringolade ; un billet de 100 dollars s'échangeait mercredi dernier contre 17 500 DA à la vente, alors qu'un dollar canadien valait, quant à lui, 137 DA. La baisse est plus significative pour la principale devise du Vieux Continent qui, sur la semaine, a perdu 1 300 DA de sa valeur, alors que le dollar américain a perdu 500 DA. Les principales devises ont aggravé leurs pertes dès le début de cette semaine ; les cambistes évoquent un brusque déclin de la demande provenant essentiellement des "gros clients", alors que la demande des "petits clients" restait presque parfaitement stable. Les cambistes sont restés peu actifs sur les grosses transactions, même si, de l'avis de certains, des rabais sont accordés aux gros clients pour faire face à la forte dégringolade que connaît la valeur des principales devises, et ce, depuis maintenant deux semaines déjà. La baisse de la demande en devises provenant des "gros clients" peut s'expliquer par le renforcement des contrôles aux frontières, ainsi que par les mesures restrictives à la liberté de mouvement de certains patrons. Cependant, ce fléchissement pourrait être de courte durée si le gouvernement venait à mettre à exécution sa décision d'autoriser les importations de véhicules de moins de trois ans d'âge.