Sur les 2 136 km de routes revêtues dont dispose la wilaya (1 818 km de routes nationales, 176 km de chemins de wilaya et 142 km de chemins communaux), 664 km sont complètement détériorés. Plusieurs points noirs nécessitant des interventions d'urgence ont été recensés par la direction locale des travaux publics qui aura engagé, depuis 2018, des entreprises pour réhabiliter le réseau routier. Cependant, les travaux de réalisation, pour lesquels une enveloppe financière astronomique a été accordée, sont au point mort, sans pour autant inquiéter les autorités compétentes. La colère des usagers, qui ne cessent de dénoncer l'amateurisme et le bricolage des entreprises retenues particulièrement pour le renforcement et la modernisation de la RN1 sur 258 km (74 km entre la limite avec la wilaya de Ghardaïa et Arak, 115 km entre Arak et Tamanrasset et 69 km entre Tamanrasset et In Guezzam), gronde sérieusement. Les automobilistes sont ainsi contraints de faire les frais de cette situation problématique en déplorant quotidiennement des victimes d'accidents de la route et en essuyant des pertes matérielles considérables, a-t-on constaté de visu. Rappelons que cet état de fait a été déjà soulevé en avril 2018 à l'ex-ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaâlane, qui a eu à constater alors l'importance des retards accusés dans la réalisation de plusieurs ouvrages à cause de l'éloignement des gîtes d'agrégats utilisés dans la réalisation des projets de routes, du manque de points d'eau et de l'éloignement des centres d'approvisionnement en produits noirs et en carburants. Ces retards ont également été imputés au manque de moyens d'entretien, à l'éloignement des sections dégradées. Des mesures ont été même prises pour en finir avec les faux alibis et les magouilles de l'administration, en évitant de délivrer des ordres de service (ODS) d'arrêt et de reprise, sauf pour des cas extrêmement majeurs. Cependant, les entrepreneurs n'ont vraisemblablement pas besoin de respecter ces formalités, puisqu'ils travaillent comme bon leur semble en l'absence de contrôle et de suivi des services compétents. Ce qui laisse croire à une complicité des autorités de la wilaya qui tiennent étrangement à maintenir les entreprises déjà décriées à chaque visite ministérielle. "Les responsables de la wilaya doivent implorer Dieu pour le pardon de chaque personne fauchée par cette route de la mort", se lamente un automobiliste qui exige l'ouverture d'une enquête sur l'octroi des marchés et les passations de commandes à des entreprises non qualifiées pour ce type d'ouvrage. Ce n'est pas l'avis de notre source de la DTP de Tamanrasset, qui affirme avoir appliqué rigoureusement les sanctions édictées par le code des marchés publics à l'encontre des entreprises défaillantes. Evoquant les difficultés financières souvent soulevées pour justifier les retards, la même source affirme que ce volet ne devrait plus se poser, car les budgets consacrés ont pris en considération toutes les contraintes préalablement signalées au ministère de tutelle. Il faut noter que le réseau routier de la wilaya totalise 8654 km, dont seulement 2136 km de routes revêtues. Le secteur compte actuellement divers projets pour un volume d'investissement de 66,9 milliards DA, dont des études de réalisation de 1162 km de nouvelles routes, l'ouverture de 672 km de pistes et le renforcement de 368 km de routes dégradées.