"L'absence de consensus autour de la candidature de Mohamed Djemaï pour le poste de président de l'Assemblée nationale annonce sa fin en tant que secrétaire général du FLN", pense la majorité des députés du vieux parti. Alors que les tractations au sein du groupe parlementaire ont duré jusqu'à mercredi dernier en début de soirée, aucun consensus n'a été trouvé en sa faveur, même au sein de son parti, qui a préféré soutenir la candidature de l'islamiste Slimane Chenine. "Pour éviter, prétexte-t-on, l'approfondissement des fissures au sein du FLN et garantir une stabilité à l'Assemblée nationale." En témoignent les deux candidatures dissidentes, celle du président de la commission des affaires étrangères de l'APN, Abdelhamid Si Affif, et celle de l'élu de Mostagamen, Mustapha Boualeg, qui ont postulé pour le même poste, hors bannière FLN. Depuis quelques jours, une campagne féroce est menée contre l'actuel SG du FLN, accusé de porter préjudice au parti, à cause de son image ternie dans le monde des affaires. Deux jours avant la plénière consacrée au vote du nouveau président de la Chambre basse, le SG du FLN avait réuni le comité des sages et des cadres du parti pour s'assurer de leur soutien, mais ce conclave avait été boycotté par la majorité des députés. Le lendemain, Djemaï avait tenté un autre forcing qui s'est soldé par une déclaration du chef du groupe parlementaire FLN, Khaled Bourriah, l'appelant à présenter sa candidature. "Ses manœuvres n'ont pas fonctionné cette fois-ci, Djemaï est mort", ne cessait de répéter un député du FLN à ses pairs des autres partis siégeant dans l'hémicycle qui venaient aux nouvelles. Devenu secrétaire général du FLN, fin avril dernier, à l'issue d'une session extraordinaire du comité central, Mohamed Djemaï avait été immédiatement contesté par de nombreux cadres du parti. Le coordinateur du "mouvement de redressement", Abdelkrim Abada, est allé jusqu'à définir le résultat du scrutin de "véritable catastrophe pour le parti". Dans une déclaration au site d'information TSA, Abdelkrim Abada n'a pas hésité à dénoncer une "mafia qui s'est emparée du FLN". Homme d'affaires, Djemaï, député de Tébessa, vice-président de l'Assemblée nationale, se voyait déjà au perchoir de l'APN après avoir poussé Mouad Bouchareb à la démission le 12 juin dernier. "Il s'est exposé au soleil, il va se brûler les ailes", lui prédit un parlementaire FLN. Et d'étayer : "Djemaï aurait dû se contenter de son mandat parlementaire pour ne pas attirer l'attention sur certaines de ses activités douteuses dans le monde des affaires. "Notre interlocuteur rappelle qu'en 2015, l'actuel patron du FLN s'est opposé à la décision du gouvernement de rendre obligatoire le paiement par chèque des transactions supérieures à un million de dinars. Mesure qui avait pour but de limiter les échanges d'argent dans le marché informel. À l'époque, le président de la commission parlementaire des finances et du budget, Zebbar Berrabah, avait qualifié Djemaï de "député qui n'a eu sa place au Parlement que grâce au pouvoir de l'argent".