Le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed a placé, hier matin, sous mandat de dépôt le PDG du groupe Ival, Mohamed Baïri. Incarcéré à la prison d'El-Harrach, ce dernier a été inculpé pour soupçons de blanchiment d'argent et de transfert de biens résultant de faits de corruption, dilapidation et utilisation des fonds de la banque de manière contraire à la législation, incitation de fonctionnaires publics à abuser de leur fonction, financement occulte de partis politiques et bénéfice de l'autorité et de l'influence d'agents de l'Etat. Le patron du groupe Ival a également été entendu sur le financement occulte de la campagne électorale du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, qui avait tenté de briguer un cinquième mandat. Baïri était alors vice-président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), dont le patron, Ali Haddad, est placé sous mandat de dépôt depuis le mois de mars dernier. La justice s'intéresse de près au sort réservé aux fonds collectés, aux donations de véhicules et autres moyens logistiques et qui étaient gérés par l'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal, débarqué de la direction de la campagne et remplacé par l'ex-ministre des Transports, Abdelghani Zaâlane. Concernant le montage automobile, Mohamed Baïri a fait l'objet d'une extension de délits concernant l'usine de montage des véhicules de la marque italienne Iveco, mais aussi d'autres unités de production. Celle-ci a abouti à l'audition, le même jour, par le juge d'instruction de 14 personnes physiques et de 9 personnes morales, en qualité d'accusés dans cette affaire. Les auditions, entamées jeudi jusqu'à la matinée d'hier, ont abouti à la mise en détention provisoire, outre le patron du groupe Ival, de son frère, ses deux associés, de 4 cadres du ministère de l'Industrie et des Mines, de deux hommes d'affaires et du chargé des opérations financières de la campagne électorale du candidat président déchu. Deux autres personnes ont été placées sous contrôle judiciaire. Longuement entendus dans ces deux dossiers, les deux ex-Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt avant d'être reconduits, dans la nuit de jeudi à vendredi, à la prison d'El-Harrach où ils étaient déjà emprisonnés. Aussi, le tribunal de Sidi M'hamed a placé sous mandat de dépôt Farès Sellal, le fils de Abdelmalek Sellal, en qualité d'associé avec Mohamed Baïri. Egalement entendu dans le dossier lié au financement de la campagne électorale du président déchu, Farès Sellal a été reconduit à la prison d'El-Harrach où il était incarcéré dans l'affaire du patron du groupe Mazouz, Ahmed Mazouz.