Hier, vendredi 19 juillet, les citoyens sont encore sortis pour réclamer le départ du système et de ses principales figures. Si le nombre des manifestants a légèrement diminué, la détermination est restée intacte et l'objectif inchangé. "Nous continuerons de manifester jusqu'à libérer l'Algérie des griffes de la bande", ont assuré les manifestants, en fustigeant Abdelkader Bensalah "président sans légitimité", Noureddine Bedoui "chef d'orchestre de la fraude électorale" et, bien entendu, Ahmed Gaïd Salah "dirigeant de la issaba". En démarrant de la place du 1er-Novembre, les centaines de manifestants ont observé d'abord une halte à proximité de l'APC d'Oran pour appeler au départ de Noureddine Boukhatemi, P/APC FLN d'Oran, mais également en raison de son soutien à un cinquième mandat de Bouteflika. Quelques mètres plus loin, boulevard Emir-Abdelkader, la procession s'est de nouveau arrêtée devant la mouhafadha d'Oran où des slogans hostiles au parti symbole de la corruption et du vol ont été scandés. "FLN dégage… Klitou lebled ya serrakine", ont répété les manifestants pendant de longues minutes avant de reprendre la marche le long de l'avenue Larbi-Ben-M'hidi où de nombreux citoyens, munis du drapeau algérien et de pancartes de revendication, sont venus grossir la foule. "Dawla madania, machi âaskaria" (Pour un Etat civil et non militaire) a été, sans conteste, le slogan-phare de ce 22e vendredi de la révolution. Il a été répété inlassablement durant toute la marche par des Oranais qui refusent l'instauration d'un régime militaire et continuent d'appeler à l'application des articles 7 et 8 de la Constitution consacrant la souveraineté du peuple. Les marcheurs ont également réitéré leur refus du dialogue avec la bande au pouvoir et exigé la libération des détenus d'opinion dont le moudjahid Lakhdar Bouregâa. "Sa détention est une honte. Elle démontre bien que le pouvoir est prêt à tout pour se maintenir", a estimé l'un des porteurs de drapeau. À Miramar, comme à proximité du lycée Lotfi, devant le siège de la wilaya ou encore place Zabana et boulevard de l'ALN (Front de mer), les manifestants ont scandé les mêmes slogans réclamant le départ du pouvoir et l'instauration d'une deuxième république fondée sur la démocratie et la justice sociale. "Ils ne le savent peut-être pas, mais ils ont perdu la partie. Le peuple a décidé de reconquérir sa liberté et sa souveraineté et rien ne le fera reculer", a assuré un manifestant, en soulignant que ni les menaces, ni la répression, ni les manœuvres n'ont réussi à le faire dévier de son but : "Plus tôt les dirigeants honnis se rendront à la volonté du peuple, mieux ce sera pour l'Algérie." Espérée depuis le sacre de 1990, la finale historique de l'EN de football s'est naturellement invitée dans la manifestation, mais les Oranais n'en ont pas perdu la mesure pour autant. "On chassera ceux-là, on ramènera celle-là", pouvait-on lire sur une pancarte sur laquelle Bensalah et Bedoui faisaient face au trophée de la CAN.