Les manifestants ont estimé que la libération des détenus politiques est l'un des préalables à l'avènement de l'Etat républicain pour lequel des millions d'Algériens sortent tous les vendredis. Pour ce dernier vendredi du Ramadhan, les Oranais ont été encore plus nombreux à manifester pour exiger le départ de la "îssaba". La plupart des slogans scandés et des pancartes brandies étaient, en effet, consacrés au chef d'état-major et au refus de la population d'un pouvoir militaire ou policier. "Le pouvoir doit échoir au civil, la mission des corps de sécurité est la défense des personnes et des biens", tel était le slogan scandé par les manifestants qui ont également exigé le retour à la souveraineté du peuple. Devant le siège de la wilaya, symbole du pouvoir en place et désormais point de convergence de la marche du vendredi, des milliers de voix ont dénoncé "l'assassinat de Kamel-Eddine Fekhar" en criant "Pouvoir assassin" et en appelant à la libération des détenus d'opinion. Pour les manifestants, il ne fait aucun doute que le militant des droits de l'Homme a été victime du système qu'il dénonçait et qu'une enquête doit faire la lumière sur les tenants et aboutissants de ce drame qui jette l'opprobre sur l'Etat algérien. Une minute de silence a, par ailleurs, été observée à la mémoire du disparu. Ils ont également estimé que la libération des détenus politiques est l'un des préalables à l'avènement de l'Etat républicain pour lequel des millions d'Algériens sortent tous les vendredis. Alors que, dans une tentative d'intimidation, des policiers antiémeutes coiffaient leurs casques, les manifestants multipliaient les slogans anti-pouvoir en prenant pour cible le siège de la wilaya "lieu de la fraude et des vols". "Klitou lebled yassarrakine", "Baâouha, ouled el harka ou chabiba rajoûha", "Ma kanch el vote maâ el îssaba" ont été quelques-uns des slogans que les marcheurs ont répétés pendant près d'une heure devant le siège de la wilaya. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers le pont Zabana où ils ont organisé un grand rassemblement pour réitérer leur aversion du pouvoir et leur détermination à poursuivre leur manifestation et leur marche jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. "Samidoun, samidoun… wallah mana habsine", ont-ils répété. Puis de nombreux marcheurs ont emprunté le boulevard de l'ALN (Front de mer) pour regagner la place du 1er-Novembre, point de départ de la marche. Pour de nombreux observateurs, la marche d'hier a été une réussite en raison du nombre visiblement plus important que les trois premiers vendredis du mois de Ramadhan, mais également pour la cohésion qui a marqué les carrés de manifestants. S. Ould Ali