L'entreprise était confrontée à l'arrêt de ses lignes de production depuis maintenant plusieurs mois, et ce, en raison du blocage de la matière première au port d'Alger. L'horizon semble s'éclaircir pour l'Eniem de Tizi Ouzou. La licence d'importation et d'exploitation de la matière première (les collections CKD/SKD) pour le montage d'appareils électroménagers a été accordée, mardi, à l'Entreprise nationale des industries électroménagères (Eniem) par le ministère de l'Industrie et des Mines, a indiqué hier le wali de Tizi Ouzou, Mahmoud Djamâa. Selon le chef de l'exécutif local, cette autorisation permettra à l'entreprise, qui s'est retrouvée dans l'obligation de mettre en congé ses travailleurs le 2 juillet dernier, de reprendre son activité. Le wali a, néanmoins, ajouté : "L'instance dirigeante de l'Eniem, géant de l'électroménager en Algérie, doit absolument s'engager sur un plan de redressement viable qui permettra aux autorités et aux pouvoirs publics d'aider cette entreprise, et c'est ce que j'ai demandé au P-DG de l'Entreprise et au représentant du Comité de participation de l'Etat (CPE), afin que cette entité économique puisse honorer ses engagements et régler ses problèmes avec la banque." Pour rappel, l'entreprise était confrontée à l'arrêt de ses lignes de production depuis maintenant plusieurs mois et ce, en raison du blocage de la matière première importée par l'Eniem au port d'Alger. L'Eniem n'a pas pu obtenir le renouvellement de sa licence d'importation et d'exploitation lui permettant de produire des appareils électroménagers. Conséquence d'un tel blocage : plus de 1 700 employés de cette entreprise ont été mis en congé forcé. Le retard dans la délivrance des autorisations d'importation des kits destinés à la fabrication des produits électroménagers, électroniques et des téléphones mobiles est la conséquence des dernières mesures prises par les pouvoirs publics. En effet, lors d'une réunion du gouvernement présidée par le Premier ministre, Noureddine Bedoui, des mesures ont été prises pour préserver les réserves de changes et réduire la facture des importations. Parmi ces mesures, figure la restriction des importations des collections CKD/SKD destinées aux ateliers de montage automobile, ainsi qu'aux industries de l'électroménager. Cette situation, qui pouvait provoquer à très court terme la fermeture complète de l'entreprise, a poussé l'Assemblée populaire de wilaya (APW) de Tizi Ouzou à dénoncer ce qu'elle a qualifié de crime économique et social, et à lancer un appel urgent à toutes les parties concernées, notamment la banque de domiciliation, pour débloquer la situation de l'entreprise. Depuis mardi, les choses semblent donc s'améliorer pour cette entreprise. Selon le président-directeur général de l'Eniem, Djilali Mouazer, repris par l'APS, une réunion avec la banque de domiciliation de son entreprise était prévue hier mercredi pour tenter de trouver des solutions concernant l'ouverture de lettres de crédits pour l'acquisition de la matière première et le rééchelonnent de sa dette. L'activité de production reprendra début août prochain, au retour de congé des travailleurs, a ajouté le P-DG de l'Eniem.