Le 23e acte des manifestations du vendredi a été ponctué par une forte présence des Sétifiens qui ont investi la rue dès la fin de la prière du vendredi pour occuper les rues et artères, dont le boulevard de l'ALN longeant le siège de la wilaya. Encore une fois, les manifestants, drapés dans l'emblème national et entonnant des chants patriotiques, dont l'hymne national Qassamen, ont montré leur détermination à faire entendre leur voix et à exiger le départ des figures qui incarnent le système Bouteflika avant toute opération de dialogue ou de concertation. Sous le signe "Makanch hiwar mâa el-îssabat" (pas de dialogue avec les gangs), les manifestants ont affiché leur refus quant à l'installation de la commission déléguée par le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, et comportant d'anciennes figures du système Bouteflika. Ils ont rappelé, haut et fort, que Bensalah aussi doit partir et que toutes ses manœuvres ne font que faire gagner du temps au clan Bouteflika qui dirige toujours le pays. Les marcheurs qui ont défié la chaleur, à savoir près de 40 degrés, ont aussi scandé "Dawla madania, machi âaskaria" (Etat civil et non militaire) tout en demandant le départ de toutes les figures ayant adhéré à ce qui est qualifié d'école de la corruption, les partis politiques, dont l'ancien parti unique (FLN) et le RND, et les associations, voire les organisations de masse qui ont, tout au long des vingt dernières années, soutenu le système Bouteflika, qui a encouragé la corruption et la dilapidation des deniers publics. FAOUZI SENOUSSAOUI