Le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, a été enterré hier au cimetière du Djellaz, dans le sud de la capitale, aux côtés des membres de sa famille, ont rapporté les médias locaux et les agences de presse. Décédé jeudi à l'hôpital militaire de Tunis à l'âge de 92 ans, le défunt Président a eu droit à des funérailles nationales, en présence de nombreux présidents étrangers et de personnalités politiques locales et internationales, venus lui rendre un dernier hommage. La cérémonie officielle a été retransmise en direct à la télévision. Des milliers de Tunisiens se sont aussi rassemblés dans les rues de la capitale pour rendre un dernier hommage à Béji Caïd Essebsi, qualifié par le président tunisien par intérim, Mohammed Ennaceur, 85 ans, d'"homme d'Etat par excellence". "Architecte du consensus national" entre le parti Ennahdha et les anti-islamistes, il était "soucieux de réussir la transition démocratique et avait réussi à créer un équilibre politique positif", a estimé Mohamed Ennaceur, avec lequel il avait lancé, en 2012, Nidaa Tounès, un parti qu'il laisse en pleine crise de leadership et sans meneur pour participer à la présidentielle de septembre. La date du scrutin a été avancée provisoirement au 15 septembre, suite au décès d'Essebsi, après avoir été initialement fixée pour le 17 octobre prochain. Ces obsèques nationales constituent une première : la foule et la presse ont été tenues à l'écart des funérailles du premier dirigeant de la Tunisie après l'indépendance, Habib Bourguiba, inhumé en 2000 sous son successeur Zine el-Abidine Ben Ali, qui l'avait détrôné. Ce dernier est toujours en exil en Arabie saoudite après avoir été chassé du pouvoir en 2011 par une révolte populaire pionnière du Printemps arabe. Essebsi, qui avait exercé aussi bien sous Bourguiba que sous Ben Ali, a paradoxalement été un acteur crucial dans la stabilisation de la démocratie tunisienne après la révolution de 2011. Mais il laisse derrière lui d'importants dossiers inachevés, dont la consolidation des institutions garantes de cette démocratie.