Pour les habitants de la commune de Moussadek, au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Chlef, à quelques kilomètres seulement des célèbres monts de Dhahra, les problèmes socioéconomiques rencontrés par chacun d'eux sont nombreux, délicats et insupportables. "Notre quotidien est fait de misère et de lassitude. C'est le dégoût le plus total à tous les niveaux. Ce que nous vivons ici depuis des années est terrible", soupirent de nombreux habitants à Moussadek. Appelée autrefois Baache avant qu'on ne lui accorde l'appellation de Moussadek, cette commune qui a joué, pourtant, un important rôle dans la lutte anticoloniale d'abord et antiterroriste pendant la décennie noire ensuite, se trouve aujourd'hui confrontée à des situations qui ne permettent guère à ses habitants de vivre aisément, à l'instar de plusieurs autres municipalités que compte la wilaya. Selon des témoignages recueillis auprès de plusieurs citoyens locaux, les responsables administratifs de la wilaya n'accordent aucune attention aux graves et multiples préoccupations que rencontre la population locale dans de nombreux secteurs. "Le fait de continuer à nous ignorer totalement malgré nos SOS et autres mouvements de protestation que nous observons régulièrement explique clairement que notre commune faire bel et bien l'objet d'une marginalisation caractérisée", révèlent nos interlocuteurs. Le spectre de la soif demeure l'une de leurs grandes préoccupations. Malgré la canicule et la chaleur qui provient des forêts avoisinantes qui sont périodiquement ravagées par le feu, les habitants de cette commune souffrent le martyre en l'absence de cette précieuse matière. L'alimentation en eau potable manque cruellement dans leur ville depuis des années. "Nous nous approvisionnons en eau en l'achetant chez des particuliers à 1200 DA la citerne. Sinon, nous nous trouvons obligés d'aller chercher l'eau à partir des sources naturelles dans des forêts qui nous entourent, à pied ou à dos d'âne pour ceux qui ne disposent pas de moyens de transport. La petite quantité d'eau qui est distribuée dans la commune s'évapore dans la nature, compte tenu de la vétusté des conduites qui n'ont jamais été réparées parfaitement. Pourtant, nous savons pertinemment que des sommes colossales ont été dépensées par l'Etat afin que les travaux de réparation engagés soient faits dans les normes. Mais avec la complicité des anciens responsables communaux locaux qui n'avaient pas contrôlé les travaux en question après leur achèvement, les entrepreneurs, que nous qualifions d'indélicats et de tricheurs, se sont emparés de fortes sommes d'argent tout comme des voleurs laissant toute une population dans le calvaire ! Ils doivent être tous traduits devant la justice", crient de nombreux habitants avec regret et amertume à Moussadek.