Des dizaines de manifestants prodémocratie ont été présentés hier, mercredi, devant la justice hongkongaise après leur inculpation pour participation à une émeute, ce qui risque d'attiser encore les tensions. La Chine avait, la veille, mis la pression sur Hong Kong l'invitant à passer aux sanctions. Pékin a appelé l'exécutif de Hong Kong à sanctionner les auteurs de violences et à "rétablir l'ordre au plus vite", au lendemain de nouvelles manifestations dans l'ex-colonie britannique. Une responsable du Bureau des affaires de Hong Kong et de Macao – l'organe chinois chargé des relations avec la métropole du sud du pays – a estimé que les manifestations des derniers mois avaient "gravement compromis" la prospérité et la stabilité du territoire. L'annonce mardi soir que 44 d'entre eux avaient été inculpés pour participation à des émeutes – délit passible de dix ans de prison – a été suivie de nouvelles échauffourées devant un commissariat du quartier de Kwai Chung (ouest) où, selon des médias, étaient détenus ces opposants. De nombreux manifestants ont bravé hier matin les intempéries pour venir crier leur indignation près du tribunal de l'est de l'île de Hong Kong devant lequel comparaissaient les protestataires. "Libérez les justes", "Il n'y a pas d'émeutiers, que de la tyrannie. Reprenons Hong Kong !", scandaient-ils. La mégapole vit depuis plus de sept semaines au rythme de manifestations récurrentes qui visaient initialement un projet de loi aujourd'hui suspendu qui proposait d'autoriser les extraditions vers la Chine. Les revendications se sont élargies depuis à la dénonciation du recul des libertés. R. I./Agences