La mobilisation à Hong Kong, contre le gouvernement pro-Pékin, ne faiblit pas. Pour la huitième semaine consécutive de contestation, des dizaines de milliers de manifestants pro-démocratie ont battu le pavé, hier, lors d'une marche non autorisée. Comme lors de la forte journée de mobilisation de samedi, la police de Hong Kong a tiré du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc sur des manifestants sortis dans les rues au cœur de la mégapole, notamment devant le Bureau de liaison du gouvernement chinois, rapportent des médias locaux. La contestation contre le gouvernement local ne semble pas près de s'estomper malgré les forts moyens de répression mis en place par Hong Kong. Pékin avait dénoncé des actes "absolument intolérables" et appelé à "punir les coupables". La tension avait grimpé tout au long de l'après-midi alors qu'une foule de plusieurs dizaines de milliers de manifestants arpentait les rues, bravant l'interdiction de la police qui n'avait autorisé qu'un rassemblement statique dans un parc. Un groupe d'environ 200 manifestants parvenu jusqu'au Bureau de liaison s'est retrouvé face à face avec la police anti-émeute qui gardait le bâtiment. La police a appelé les manifestants par haut-parleurs à mettre fin à leur "rassemblement illégal". Cette nouvelle journée de protestation signe un nouveau défi à l'autorité de Pékin après le saccage début juillet du Parlement hongkongais. Hong Kong, haut lieu de la finance internationale, est plongé depuis le 9 juin dans la pire crise de son histoire récente. Des millions de personnes participent à de gigantesques manifestations pacifiques contre le gouvernement local pro-Pékin. Parallèlement des affrontements sporadiques opposent contestataires radicaux et policiers. Le mouvement est parti, rappelle-t-on, du rejet d'un projet de loi désormais suspendu visant à autoriser les extraditions vers la Chine puis s'est élargi à des revendications plus larges de réformes démocratiques, sur fond d'inquiétude générée par l'ingérence jugée grandissante de Pékin dans les affaires intérieures de l'ancienne colonie britannique rétrocédée à Pékin en 1997.