Le militant Mourad Amiri, cadre au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, continue de subir l'acharnement politico-judiciaire du pouvoir en place. En effet, après avoir été suspendu de ses fonctions le 25 juillet dernier, ce technicien principal des transmissions, exerçant à la Direction générale des télécommunications, vient de faire l'objet de deux plaintes déposées contre lui par l'actuel ministre de l'Intérieur, Salah-Eddine Dahmoune. Son seul tort est d'avoir assumé publiquement son engagement en faveur de la révolution pacifique en marche. "Dès la nomination de l'actuel ministre à la tête du département de l'Intérieur, je me suis retrouvé dans son collimateur. En plus de la décision de suspension qui m'a été notifiée par ma direction générale, suite à une correspondance de la direction des ressources humaines (DRH) du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, je fais l'objet de deux plaintes pour une même affaire. L'une est déposée à la Brigade de lutte contre la cybercriminalité de la Sûreté nationale, sise à Bab Ezzouar, et l'autre au niveau de la sûreté de daïra de Sidi-Aïch", nous a fait savoir Mourad Amiri, hier, à sa sortie du siège de la sûreté de wilaya de Béjaïa. Répondant à une convocation qui lui a été adressée par la sûreté urbaine d'Alger-Centre, le mis en cause s'est, en effet, présenté, hier matin, au commissariat central de la ville des Hammadites pour s'enquérir des griefs invoqués dans la plainte de son employeur. "On m'a juste informé que mon dossier a été déjà transféré au tribunal correctionnel de la ville de Sidi-Aïch", nous a précisé ce jeune militant originaire de la commune d'El-Flaye, dans la daïra de Sidi-Aïch. Selon ce dernier, les griefs retenus contre lui sont liés aux chefs d'inculpation d'"incitation à attroupement non armé et rébellion contre l'autorité de l'Etat" et "insulte, injure et atteinte à corps constitués". La genèse de cette affaire remonte au mois de mars dernier, lorsque ce fonctionnaire de l'Etat avait publié sur sa page facebook un appel adressé à ses collègues du ministère de l'Intérieur, plus précisément aux corps de la police, de la Protection civile et des Collectivités locales, à travers lequel il exhorte ces derniers à s'impliquer activement dans le mouvement populaire né le 22 février 2019, tout en les incitant à rejoindre les rangs des manifestations contre le système politique en place. kamal ouhnia