"L'indépendance de la justice n'est pas un privilège accordé au juge. C'est une responsabilité qui impose au magistrat de juger en toute impartialité, sur la base de la loi et des éléments de preuves portés à sa connaissance." C'est ce que le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati, a rappelé, hier, à l'occasion de la cérémonie d'installation du nouveau président de la cour d'Oran, Antar Menouar, et du nouveau procureur général, Reggaz Mohamed. Dans une allocution prononcée au palais de justice, le ministre s'est notamment attardé sur les missions du juge qui doit rendre justice en toute impartialité et sans se laisser influencer par les pressions extérieures. "S'il doit s'affranchir des pressions extérieures dans l'accomplissement de sa mission, le juge ne doit pas pour autant s'isoler de la société ou se retirer de la vie publique", a, cependant, relevé Belkacem Zeghmati, en insistant sur sa conviction que la justice doit sortir de son isolement pour se fondre dans la société. Cela afin de mieux comprendre les aspirations de la société et ses revendications : "Le peuple appelle à lutter contre la corruption, l'économie de la rente et la tyrannie. Mais il revendique également respect de sa dignité, la justice sociale, l'égalité des chances, la protection des droits de l'Homme."Tout en insistant sur le rôle crucial du magistrat dans l'application des règles de loi, la protection de la société, des droits des individus et leurs libertés, le ministre a rassuré sur le fait que la loi garantit l'immunité totale au juge lors de l'exercice de ses fonctions et lui assure l'indépendance matérielle et morale.