La dégradation flagrante de la qualité de soins à l'établissement public hospitalier (EPH) Akloul-Ali d'Akbou continue de susciter l'ire des citoyens de la deuxième ville de la wilaya de Béjaïa. En effet, hier encore, plusieurs manifestants ont observé, pour le troisième samedi consécutif, un rassemblement de protestation devant le portail principal de cet hôpital, qui ne cesse de faire parler de lui ces derniers jours. Les citoyens protestataires, parmi lesquels figurent des militants politiques et associatifs, semblent ainsi plus que décidés à rester mobilisés et à maintenir la pression sur les pouvoirs publics, jusqu'à la satisfaction de leurs revendications légitimes. Outre le "départ immédiat et inconditionnel" du directeur de l'établissement, qui est d'ailleurs en congé de maladie, les manifestants exigent la dotation de leur hôpital de plus de moyens humains, financiers et matériels. Il faut souligner que cet EPH, qui assure une couverture sanitaire pour une population estimée à plus de 130 000 âmes, souffre d'un manque criant de moyens, notamment en médecins spécialistes, en paramédicaux, mais aussi en équipements et en matériel médical. À cela s'ajoutent l'exiguïté et la vétusté de ses bâtisses, dont la plupart datent de l'ère coloniale. Selon le président de l'Assemblée populaire communale (APC) de la ville d'Akbou, l'EPH Akloul-Ali est complètement dépassé au point de ne pouvoir répondre aux besoins vitaux de la population de la région de la haute Vallée de la Soummam. "Cette situation déplorable dans laquelle se trouve aujourd'hui cet hôpital reste l'une de nos préoccupations majeures. Nous avons, à maintes reprises, interpellé officiellement les autorités compétentes en vue d'intervenir pour améliorer les conditions de travail dans cet établissement de santé publique et renforcer ses moyens aussi bien humains que matériels. Nous continuons à nous battre aux côtés de nos concitoyens jusqu'à ce qu'il y ait une meilleure prise en charge médicale de nos patients", nous a déclaré l'édile communal d'Akbou, tout en affirmant la disponibilité de son assemblée et celle des opérateurs économiques de la ZAC Taharacht, à mettre la main à la poche pour contribuer au développement des structures de cet hôpital dans le but d'améliorer la qualité des soins. Notre interlocuteur a tenu à préciser qu'une commission d'inspection, diligentée par le ministère de la Santé, s'est déplacée la semaine écoulée à Akbou pour faire un état des lieux et s'enquérir de la situation de l'EPH d'Akbou. Pour sa part, le militant politique Zahir Benkhellat, qui a pris la parole, hier, devant ses concitoyens protestataires, a tenu à dénoncer certains "pseudosyndicalistes" du même établissement hospitalier qui, selon lui, "au lieu de soutenir le mouvement enclenché par la population, pour sauver hôpital d'Akbou, ont pondu une déclaration caressant dans le sens du poil, en faisant allégeance à un directeur que tout le monde décrie et dont on réclame le départ".