La France et l'Allemagne ont appelé dimanche soir à élargir la composante du G5-Sahel qui dispose d'une force multinationale de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, mais qui éprouve d'énormes difficultés à couvrir cet immense territoire et des soucis de financement, faute d'un mandat onusien refusé par les Etats-Unis au Conseil de sécurité. Pour le chef d'Etat français, Emmanuel Macron, "l'extension de la menace terroriste au Sahel appelle à revoir le périmètre de sécurité", a rapporté RFI. Pour la chancelière allemande, Angela Merkel, il y a nécessité d'apporter aussi un soutien plus important à cette force régionale, en matière de moyens financiers et matériels, ainsi qu'en termes de formations des militaires et des policiers du Sahel, où les groupes terroristes ont élargi leur champ d'action, touchant même les pays de l'Afrique de l'Ouest. S'exprimant au sommet du G7, qui s'est tenu du samedi à hier à Biarritz (dans le sud-ouest de la France), M. Macron et Mme Merkel pensent qu'il faut impliquer certains autres pays de la zone Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest), plus particulièrement le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Ghana. "La force de l'initiative prise aujourd'hui c'est qu'elle élargit le périmètre de sécurité compte tenu de l'évolution terroriste, et en particulier, elle permet de réengager dans l'aspect sécuritaire les membres de la Cédéao", a déclaré Emmanuel Macron, repris par RFI. Le président ivoirien, Alassane Ouatarra, a déjà plaidé pour "une synergie" entre G5 Sahel, Cédéao et Afrique centrale, évoquant même la participation du Cameroun. De son côté, le président Kaboré du Burkina Faso, invité au G7, a rappelé l'importance de trouver une solution politique à la crise libyenne, indissociable de l'insécurité au Sahel, lit-on sur le site de RFI. La lutte contre le terrorisme dans le Sahel passe aussi par la promotion du développement économique des pays de la région, ont déjà rappelé plusieurs experts africains et onusiens. Lyès Menacer