L'objectif est de réduire le paiement en devises des armateurs étrangers qui, jusque-là, assuraient majoritairement ces prestations. Contraint de gérer une période difficile marquée par une érosion continue des réserves de changes, le gouvernement tente de réduire au maximum les transferts en devises dans tous les secteurs d'activité. Des instructions ont été données pour que les services de transport maritime liés aux opérations d'importation de produits alimentaires soient effectués essentiellement par les navires battant pavillon national. L'objectif est de réduire le paiement en devises déboursées sur budget de l'Etat, des armateurs étrangers qui, jusque-là, assuraient majoritairement ces prestations. Une convention-cadre a été signée hier dans ce sens entre l'Office national algérien interprofessionnel du lait (Onil) et le Groupe algérien de transport maritime (Gatma). Cette initiative vise à augmenter la part de la participation des navires algériens dans les importations de matières premières laitières. Il est assigné à cet accord d'éviter autant que faire se peut le recours au moyen de transport étranger et d'utiliser beaucoup plus les capacités de la flotte de navires gérée par le prestataire local, en l'occurrence le Gatma. Une commission ad hoc est constituée à cet effet, au sein de l'Onil dont font partie des représentants du département des transports dans le but de se concerter et d'échanger en temps opportun toutes les informations nécessaires ayant trait au programme d'achat et d'enlèvement des marchandises importées, notamment la poudre de lait et autres matières. Les modifications éventuelles, qui interviennent au fur et à mesure de la conclusion des contrats d'achat, sont également prises en charge par ce groupe de travail. Les deux partenaires abordent ensemble les lieux d'enlèvement et les capacités de réception et de transport maritime du prestataire et ses filiales mises au service du client. Ce sont eux qui détermineront d'un commun accord les plannings et les dates d'enlèvement par lot, les conditions d'emballage et les mesures prudentielles à prendre pour la bonne exécution du transport maritime de ces marchandises importées. Conformément à cette convention, le prestataire (Gatma) s'engage à assurer, à l'aide de ses propres capacités, le transport de toutes les marchandises qui lui sont confiées par son client (Onil). Il est prêt à mettre à la disposition de son client quelque 10 navires qui chômaient jusque-là. Il doit, en outre, offrir à son client les conditions préférentielles de transport définies dans la table des tarifs arrêtées par les deux parties. Quant au client, à savoir l'Onil, il aura à confier à son prestataire les matières premières laitières en tenant compte des capacités réelles de transport maritime disponibles mises à sa disposition par le prestataire. Il est tenu de procéder à la mise à quai de la totalité des marchandises contenues dans la liste de colisage remise suffisamment à l'avance dans le port de chargement désigné d'un commun accord avec le prestataire. L'Onil doit, selon les termes de cette convention, fournir toutes les indications nécessaires ou exigences particulières concernant le transport de ses marchandises, surtout les aspects liés aux risques de gerbage, de chargement en pontée et les incompatibilités éventuelles avec d'autres produits. Par ailleurs, le ministère de l'Agriculture compte élargir cette convention à toutes les importations ainsi que les exportations hors hydrocarbures, surtout des produits agricoles qui, affirment les responsables du secteur, commencent progressivement à se frayer un chemin vers les marchés internationaux. Cette initiative, faut-il le souligner, permettra aux sociétés activant dans le domaine du transport maritime de souffler quelque peu et de pouvoir redresser leur situation, elles qui, auparavant, ne pouvaient même pas assurer les salaires des travailleurs. B. K.