Apparemment, ce n'est pas durant cette semaine qui s'annonce que l'on verra entrer en application une stratégie claire pour ne serait-ce que limiter les dégâts d'une politique économique qui n'en finit pas de montrer ses limites tant tous les indicateurs sont au rouge depuis bien avant que les Algériens aient décidé de se soulever pour exiger le départ du système qui a mené le pays dans l'impasse économique où il se retrouve. Comme chaque fin de semaine désormais, l'agence officielle annonce la tenue d'une réunion du gouvernement sous la férule du Premier ministre pour passer en revue l'état des lieux, notamment sur les questions ayant trait à la situation économique du pays qui, il est vrai, prête à toutes les inquiétudes. C'est dans cette optique que le ministre des Finances a été invité, encore une fois, à présenter un exposé, mercredi dernier, sur les mesures à prendre pour la résorption du déficit de la balance des paiements en vue de préserver les réserves de change du pays. Question d'urgence majeure eu égard à la situation d'abord héritée du dernier gouvernement Ouyahia, qui a brillé par une non-gestion dont il devrait rendre des comptes, puis des premiers résultats des six mois de son exercice du pouvoir exécutif qui, sur le plan économique, suscite un tas d'interrogations, les solutions présentées par Noureddine Bedoui par le biais de son ministre des Finances et son pair du Commerce n'ayant pas le don de rassurer quiconque parmi les spécialistes des questions économiques. L'on a appris, donc, par le biais de l'agence officielle que Mohamed Loukal a présenté un exposé — un autre — sur les mesures à prendre pour la résorption du déficit de la balance des paiements en vue de préserver les réserves de change du pays. Ainsi, il est dit que l'exposé par le ministre des Finances a porté sur les mesures pratiques engagées par les secteurs concernés en application des décisions adoptées par le gouvernement lors de sa réunion du 7 août, décisions relatives à la régulation du secteur des services, notamment à travers la consécration de la priorité à la flotte maritime nationale en matière de transport des importations de blé et de lait, et ce, à travers la signature d'une convention entre le Groupe de transport maritime (Gatma), l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et l'Office national interprofessionnel du lait (Onil), et l'accélération de l'opération d'acquisition des nouveaux navires restant du programme d'investissement du groupe Gatma en parallèle à l'autorisation d'acquisition de conteneurs usagés pour réduire les coûts de transport. L'état des lieux dressé par Mohamed Loukal a également porté sur le thème éculé des mesures prises et encore à prendre pour parvenir à la rationalisation des importations et la garantie du stock stratégique en blé tendre, notamment à travers le parachèvement du programme de réalisation de silos de blé sur tout le territoire national et la réorganisation de l'OAIC. On n'en saura pas plus sur ces fameuses mesures, mais il est certain que ce n'est pas en plein second semestre d'un exercice aussi trouble que l'on arrivera à remédier à quoi que ce soit, du moins pas à l'aide de «mesurettes», surtout lorsqu'on se retrouve face à un déséquilibre aussi flagrant qu'inquiétant de la balance commerciale du pays, dont les résultats à l'issue du premier semestre disent tout de la situation marquée, entre autres, par les désengagements des investisseurs et la panne dans la stratégie destinée à booster l'exportation, un des thèmes favoris du ministre du Commerce depuis l'année dernière notamment, et pour quels résultats ! Situation hautement alarmante, selon de nombreux économistes du pays dont l'avis ne semble pas trop peser pour que le Premier ministre les sollicite pour par exemple réfléchir comment en finir avec ce modèle économique qui absorbe plus de devises et qui ne permet pas, en contrepartie, à ses produits de se positionner sur les marchés internationaux, comme le faisait comprendre l'expert Mustapha Mekideche, la semaine dernière à travers le canal de l'APS, pour appuyer son argumentation sur les tares du modèle économique en vigueur avant de proposer l'idée consistant à «aller sérieusement vers des assises nationales sur l'économie, et ouvrir ce dossier loin de tout populisme ou toute surenchère, car une telle situation ne peut continuer». Azedine Maktour