Des entités et des personnes ont émergé dans plusieurs wilayas pour baliser le terrain afin d'installer des commissions indépendantes de surveillance de l'élection présidentielle à laquelle s'attache le pouvoir en place. Alors que l'instance nationale de médiation tente d'élargir le dialogue pour réunir la classe politique, les acteurs de la société civile, les personnalités nationales ainsi que des représentants du mouvement populaire, une grande confusion règne au sein de cette institution que dirige Karim Younès. Pour cause, des entités et des personnes, qui se disent mandatées par le panel, ont émergé dans plusieurs wilayas pour baliser le terrain afin d'installer des commissions indépendantes de surveillance de l'élection présidentielle à laquelle s'attache farouchement le pouvoir en place. De Bouira à Tizi Ouzou, en passant par Oran, de nouveaux acteurs démarchent les citoyens et s'érigent en représentants "légitimes" de l'instance que dirige Karim Younès. Ces derniers, issus des associations proches des partis de la défunte alliance présidentielle, dont ceux du parti du Front de libération nationale (FLN) et du Rassemblement national démocratique (RND), tentent de se recycler après six mois d'hibernation, acculés par la mobilisation populaire du 22 février dernier. La confusion a été accentuée au lendemain de la sortie d'un membre dudit panel, en l'occurrence, Abdelwahab Bendjelloul, qui avait déclaré, sur un plateau de télévision, qu'il était nécessaire de donner une envergure à cette instance de dialogue à travers l'installation d'entités locales, l'élargissement du dialogue et la rencontre des citoyens à l'intérieur du pays. Cette sortie a été exploitée par un "acteur" autoproclamé dans la wilaya de Bouira qui a vite fait circuler l'information selon laquelle une représentation locale était née. Informé, le chef de file de l'instance de dialogue, Karim Younès, a démenti ces faits en rendant public un communiqué. Il dira, d'emblée, "n'avoir donné mandat à personne, ni en Algérie ni à l'étranger". Mieux, le panel se prémunira en précisant que c'est sa direction qui, jusqu'ici, démarchait les acteurs de la société civile, les jeunes citoyens venus de différentes régions du pays pour exposer leur avis et préoccupations et les partis politiques. Ladite instance soulignera encore que depuis son installation le 25 juillet dernier, la coordination des travaux a été confiée à Karim Younès qui a pour principale mission de réunir les conditions nécessaires à l'organisation du prochain scrutin présidentiel. Effacés de la scène politique, les satellites des partis politiques proches du pouvoir jettent leur dévolu sur l'instance de Karim Younès pour refaire surface, d'autant que celle-ci a été installée par le président de l'Etat, Abdelkader Bensalah. Cette manière de semer la confusion n'est pas du goût de Karim Younès qui craint le parasitage de sa démarche. Car, rien ne dit que d'autres "acteurs" n'ont pas déjà tissé leurs réseaux au nom de cette instance. D'autant que des tentatives de dialogue au nom de ce panel ont été déjà chahutées par les populations locales, à l'instar d'une réunion que voulait présider en catimini, samedi dernier, Saïd Bouhadja à Aïn Témouchent et qui avait été torpillée par les jeunes du hirak. Ladite instance n'en finit pas avec les déboires, à commencer par la composante du panel qui ne cesse d'enregistrer des défections en série et le rejet catégorique de plusieurs parties qui refusent d'entrer en contact et/ou de dialoguer avec cette instance décriée par le hirak.