Les consultations se poursuivaient hier au Soudan pour parvenir à la formation du gouvernement, près d'une semaine après la date initialement prévue pour l'annonce de ce nouveau cabinet, qui doit marquer une des principales étapes de la transition post-Béchir. Investi le 21 août, le Premier ministre Abdallah Hamdok devait annoncer la composition de son gouvernement et dimanche devait être l'occasion de la première réunion avec le Conseil souverain, instance à majorité civile mais dirigée par un militaire qui doit superviser la transition. Ce retard dénote clairement des devisions autour des portefeuilles ministériels. Le choix des personnalités devant conduire la transition devrait s'opérer en fonction des compétences de chacun, comme promis par le Premier ministre, mais visiblement des oppositions farouches ont fini par apparaître au grand jour. Le Front révolutionnaire, qui représente trois anciens mouvements rebelles a déjà critiqué le fait de laisser les régions longtemps marginalisées sans représentation au gouvernement tout en appelant à la sagesse du Premier ministre pour corriger le tir. Le président du Mouvement de libération du Soudan a lui aussi critiqué les nouvelles autorités du pays en dénonçant la marginalisation de certaines régions du Soudan qui manquent de représentation au plus haut sommet de l'Etat.Le Soudan s'est doté d'un Conseil souverain à la suite de la signature d'un accord le 17 août entre le Conseil militaire de transition, qui avait succédé à M. Béchir, et les meneurs de la contestation. Cet accord trace les grandes lignes d'une période de transition devant ouvrir la voie à des élections démocratiques. R. I./Agences