Comme chaque vendredi depuis le 22 février écoulé, ils étaient très nombreux à se rassembler devant le siège de la wilaya pour réitérer leur refus à Abdelkader Bensalah et à Noureddine Bedoui à la tête de l'Exécutif. Dès 14h, des centaines de manifestants, dont la plupart drapés dans l'emblème national, ont investi la rue pour se diriger vers le lieu habituel du rassemblement, à savoir le siège de la wilaya et les rues adjacentes pour crier haut et fort qu'ils ne veulent pas d'élection organisée par les figures qui incarnent le système Bouteflika. Pour ce 29e vendredi, le premier après la rentrée sociale, les marcheurs ont commencé par entonner l'hymne national Qassaman avant de scander en chœur "El-chaâb yourid el-istiqlal" (le peuple veut son indépendance), tout en affirmant que la liberté, l'indépendance et la souveraineté du peuple sont les trois piliers qu'ils revendiquent et qu'ils ne sont pas près de céder à la mafia qui a pillé les richesses du pays. "Wallah ma rana habssine, wallah ma rana habssine, makanech el-vote, wallah ma ndirou, Bedoui wa Bensalah lazem ytirou, hatta b r'sas w alina ytirou wallah mana habssine" (Nous jurons que nous n'allons pas nous arrêter. Il n'y aura pas de vote, Bedoui et Bensalah doivent partir même s'ils nous tirent dessus), a lancé la foule qui s'est rassemblée devant le siège de la wilaya de Sétif puis a sillonné le boulevard de l'ALN en scandant en chœur qu'il n'est pas question d'organiser l'élection présidentielle sans l'accord du peuple tout en menaçant de radicaliser le mouvement après le 15 du mois en cours si l'élection est organisée sous Bedoui et Bensalah. En effet, l'affluence était tellement importante comparée aux vendredis précédents que les manifestants présents ont qualifié la journée d'hier de nouveau souffle pour le hirak déclenché le 22 février dernier. D'autres manifestants ont préféré marcher tout au long des grandes avenues du centre-ville du chef-lieu de wilaya en scandant : "Nous sommes là, nous sommes là pour l'Algérie !"