Comme prévu, les 40 commerçants du quartier 8 mai 1945 de Bab Ezzouar ont observé, hier, une grève pour protester contre « la décision irrévocable » de démolition de leurs locaux commerciaux prononcée par l'APC de Bab Ezzouar. Le bras de fer opposant les commerçants aux autorités locales fait suite, selon un communiqué de l'Association pour la préservation de l'activité commerciale (APAC), à la décision de l'APC de démolir 40 locaux commerciaux situés dans le même quartier. Les concernés se sont vivement opposés à cette décision qu'ils qualifient d'inacceptable. L'APAC est allée jusqu'à « porter la responsabilité des retombées de cette décision à l'APC ». « Lors de l'audience qu'il nous a accordée lundi dernier, le président de l'APC a affirmé que la décision de démolition de nos locaux est irrévocable », précise le coordinateur de l'APAC de Bab Ezzouar. « La collectivité locale, à travers son premier magistrat, ne reconnaît aucunement nos droits sur ces locaux construits en 1991 sur décision de la même APC », est-il noté dans le même communiqué. Le coordinateur de l'APAC a par ailleurs ajouté que « l'APC a promis à ces 40 commerçants d'autres locaux dans le marché en construction situé non loin de notre actuel emplacement, et ce, avant la prochaine rentrée sociale ». Il affirme, en outre, que les commerçants sont contre cette « délocalisation forcée ». Mlle Agoun, conseillère du président de l'APC, avait indiqué, mercredi, que l'arrêté de démolition a été gelé en attendant la fin des travaux de construction du nouveau marché. Elle a également expliqué que l'assiette en litige est destinée à un projet d'extension d'un lycée. « Nous sommes contre notre transfert vers un endroit peu sûr. L'assiette du marché en construction appartient à l'EPLF et non pas à l'APC. Nous voulons du concret », a insisté le coordinateur de l'association des commerçants. Toutefois, ces commerçants revendiquent des locaux dans un endroit propice à l'activité commerciale avec, au préalable, une régularisation. « En cas de refus de l'APC concernant notre revendication, nous demandons des dommages, et ce, conformément à la loi », ont-ils affirmé. Pour « reconquérir » leurs droits, sur les locaux en question, les commerçants concernés ne comptent pas courber l'échine. Pour ce faire, un rassemblement a été prévu pour aujourd'hui devant le siège de l'APC. Par ailleurs, pas moins de 120 commerçants du boulevard des 300 Logements de Bab Ezzouar ont lancé un appel aux autorités afin de trouver une solution à une situation qui, selon leurs dires, les préoccupe vivement. Depuis l'entrée en vigueur, le 1er juin dernier, du nouveau plan de circulation dans la capitale, le stationnement sur ce boulevard est interdit. « Nous sommes menacés de fermeture. Chaque fois que quelqu'un stationne sur les lieux, la police, qui sillonne ce boulevard durant toute la journée, lui dresse un PV de 800 DA. Cette situation n'est pas faite pour encourager l'activité commerciale », affirme un commerçant. Une réunion regroupant le chef du cabinet du wali délégué de Dar El Beïda et les représentants de ces commerçants a eu lieu hier. « Le chef du cabinet nous a fait comprendre que le wali délégué étudiera notre cas juste après son retour de congé », a déclaré un délégué. Nous avons tenté de récolter l'avis de l'APC de Bab Ezzouar sur ces deux questions, en vain.