L'Aarc (Agence algérienne pour le rayonnement culturel) a abrité, lundi à Dar Abdeltif (Alger), une rencontre littéraire avec l'écrivain Mohamed Sari. Et c'est au jardin de cet éden du XVIIIe siècle qui s'harmonise à l'hospitalité des Femmes d'Alger dans leur appartement, d'Assia Djebar (1936-2015), qu'a débuté la causerie de l'universitaire au sujet du roman. Plutôt séance débat à cœur ouvert qu'une ronronnante conférence, l'orateur s'est ouvert de son intention de partager avec l'auditoire présent l'expérience qu'il a héritée de la publication de ses 46 œuvres. À ce propos, l'auteur de Tumeur (éd. El-Ikhtilef 2002) définit le roman sous le vocable d'"une œuvre littéraire où s'unissent l'alliage du vécu et de l'irréel qui élève l'audience de la prose auprès du lecteur, qui se délecte ainsi de l'intrigue. Elixir de la rêverie ou le baume de l'illusion, le roman est aussi ce lieu d'évasion où s'allient l'idylle mais aussi la rouerie et qu'il plaît au romancier d'inclure les choses de la vie mais aussi les affres de tous les jours. Outre cela, l'auteur endosse la responsabilité des mots", a déclaré l'auteur de La carte magique. Mais d'où viennent l'envie et le besoin d'écrire ? À ces questions l'orateur dira : "La lecture de notre enfance a inoculé en nous ce virus de l'écriture." C'est le cas du lauréat du prix "Escales littéraires d'Alger" en 2016 pour son livre Pluies d'or (éd. Chihab) qui a été primé dans sa prime enfance du livre Guerre et paix (1869) de Léon Tolstoï (1828-1910). Et de là, l'orateur est allé sur l'itinéraire tumultueux du bagnard Henri Charrière, dit "Papillon" (1906-1973). Si tant d'œuvres de lues qu'il s'est lié à la plume alors qu'il était lycéen. Donc à un âge où l'orateur était en droit de conter fleurette et d'aller danser dans les "surboums" comme du temps béni des années 1970. Mais au lieu de ça, le conférencier écrivait jusqu'à susciter l'admiration de l'écrivain- poète et enfant d'El-Milia, feu Youcef Sebti (1943-1993) qui avait écrit dans la revue Révolution africaine (Revaf) pour ses intimes lecteurs : "J'aime ce roman sans retenue aucune, au sujet de l'œuvre de Saïr (1986) où le quatrième pavillon de l'enfer qui traitait de la révolution agraire où tout n'était pas rose, notamment le gel des travaux de chantiers en cours des 1000 villages socialistes", a-t-on su du traducteur du roman Les amants désunis (2000) d'Anwar Benmalek. Toutefois, le traducteur du livre Le serment des barbares (éd, Gallimard 2001) de Boualem Sensal a essuyé le refus de l'Enal de publier La carte magique en 1987. Mais qu'à cela ne tienne, l'œuvre a été publiée par le journal El-Khabar en la forme de 40 épisodes. Autre révélation, "le roman est le courage de tout dire", d'où l'écriture de trois romans sur la décennie noire, dont Le labyrinthe et Harb El-Qobour (guerre des tombes) où l'auteur a exclu le terrorisme d'un simple fait divers pour l'inclure dans l'événementiel tragique qui se tramait dans l'effroyable nuit noire des maquis de Tamesguida (ex-Mouzaïa-les-Mines) à Médéa. S'agissant de la traduction, l'orateur a déclaré : "L'unique obstacle à la traduction reste l'expression française qu'il faudrait traduire fidèlement." Donc heureux l'auditoire présent, qui a tant appris sur l'abécédaire du romancier. À noter que la rencontre a été modérée par Noureddine Addad de l'Aarc. N. L.