Un hommage est rendu à Malek Haddad, l?enfant du Vieux Rocher, à travers deux actions, deux initiatives louables. Il y a eu d?abord la réédition par Média Plus, une maison d?édition à Constantine, de quelques-unes de ses ?uvres, Je t'offrirai une gazelle, Le Quai aux fleurs ne répond plus et L'Elève et la leçon. La louable initiative a permis ainsi aux lecteurs de découvrir ou redécouvrir ce romancier-poète à l?âme tourmentée et déchirée. Ces trois romans, dont Je t?offrirai une gazelle est préfacé par Yasmina Khadra, sont réédités en format de poche. Ils sont disponibles en librairie à Constantine, Annaba, Tizi Ouzou et Alger. Selon l?éditeur, la diffusion des trois livres se poursuivra à l?échelle nationale. Le roman est cédé au prix symbolique de 250 DA. Par ailleurs, El-Ikhtilef, une association ?uvrant à la promotion de la littérature en éditant de jeunes plumes, tend à faire mieux connaître les écrits de Malek Haddad. La Dernière impression, un roman édité par l?écrivain en 1958, a été traduit en arabe par Saïd Boutadjin, auteur d?un récit, Que la malédiction soit sur vous... Il s?agit de la première traduction d?une ?uvre de Malek Haddad en arabe en Algérie. Il en existait bien une, mais faite en Syrie. Média Plus ainsi qu?El-Ikhtilef ont voulu, à travers ces actions, ressusciter la mémoire littéraire d?un écrivain longtemps relégué dans l?oubli, ses ?uvres d?une grande valeur littéraire n?étant plus disponibles en librairie. En outre, l?association El-Ikhtilef a institué le Prix littéraire Malek-Haddad destiné au meilleur écrit de langue arabe et qui vient donc encourager les jeunes talents, les plumes émergentes. C?est une autre manière de se rappeler l?enfant du Rocher et de lui rendre hommage. Malek Haddad mérite bien des égards, lui qui, à l?instar de ses contemporains, a apporté sa généreuse contribution à l?édification d?une littérature enrichie grâce à ses écrits (romans et poésies). Son écriture, «du classicisme le plus sage aux recherches poétiques les plus audacieuses» se veut un témoignage de sa personnalité, de sa société et donc de son algérianité, mais aussi de sa psychologie. Toutes ses ?uvres sont habitées par son esprit, un esprit en quête de paix (la paix intérieure) et de confort, de refuge et d?issue ? de réponses à ses questions ? à son impasse. Mais hélas Malek Haddad finit par renoncer à sa quête. Il se soumet à son incertitude et sombre dans la confusion. Il arrête d?écrire. Il s?assassine. Un suicide littéraire. Une perte définitive, irrémédiable, pour la littérature algérienne. Et l?évoquer à travers un hommage est un devoir, une reconnaissance pour cet homme, cet intellectuel qui a tant donné à l?histoire littéraire de notre pays.