Résumé : Samia rentre chez elle sur un nuage rose. La rencontre de ce matin dans la pâtisserie l'avait laissée pantoise. Elle ne cesse de repenser au jeune homme qui l'avait gentiment déposée. Dommage qu'elle recevait le jour même une demande en mariage. Sa mère la suit un moment du regard. "J'espère qu'elle ne va pas commettre la bêtise de refuser un tel parti !", se dit-elle. Samia avait pris un bain et s'était recoiffée. Elle avait choisi de porter aussi pour la circonstance un joli kaftan que son père lui avait offert pour son anniversaire. Un léger maquillage rehausse l'éclat de son beau visage, et elle se parfume devant sa coiffeuse tout en contemplant sa silhouette. "Je crois que ça ira ainsi, se dit-elle. Oh ! Je pense que je me donne autant de mal pour rien. Finalement, je ne suis pas sûre d'accepter cette demande. Quel que soit ce jeune homme, je suis certaine qu'il n'est pas aussi beau que Djamel." Elle ferme les yeux et se remet à penser à la rencontre de la matinée. Elle ira même jusqu'à s'imaginer en robe de mariée au bras de cet homme. La sonnerie de la porte la tire de son rêve. Elle entend sa mère souhaiter la bienvenue. La famille du prétendant est ponctuelle. Samia jette un coup d'œil à son réveil-matin : 16h30. "Ils doivent être très pointilleux dans leurs engagements", se dit-elle Elle entend des éclats de voix et des rires. Comme pour toute jeune fille qui se respecte, elle attendra le moment opportun pour se rendre au salon et servir des rafraîchissements. Sa sœur aînée Nadjette vint la retrouver. -Alors, prête ? -Je ne sais pas trop. -Tourne-toi un peu que je te vois mieux. Samia se met à tournoyer sur elle-même. -Tu me vois comment ? -Ravissante. -Tu... -Je quoi ? -Je crois que j'ai le trac, Nadjette. -Rien de plus normal pour une fille qu'on vient demander. -C'est que je ne connais même pas le prétendant. Nadjette sourit. -Si cela peut te rassurer, il est d'une beauté à couper le souffle. -Ah ! Tu l'as donc vu ? -Bien sûr, il est au salon avec ses parents et les nôtres. Et sans trop vouloir lui jeter des fleurs, sa famille semble être des mieux loties en tous points. Samia se mord encore une fois les lèvres. -Il ne doit pas être plus beau que Djamel. -Djamel ? Qui est donc ce Djamel ? -Eh bien, quelqu'un que j'ai rencontré ce matin. Nadjette s'affole. -Tu plaisantes, sœurette ? Tu rencontres un inconnu dans la rue, et tu... -Non, ce n'est pas un inconnu. Enfin, si. Je veux dire non. C'est un charmant jeune homme qui m'a aidée lorsque j'ai écrasé son gâteaux en laissant tomber mes boîtes, et... Essoufflée d'avoir débité cette phrase d'une seule traite, la jeune fille s'arrête net et contemple sa sœur aînée. Cette dernière, les sourcils froncés, est perplexe. - Je n'ai rien compris à ton dialogue de folle, petite sœur. Elle s'approche d'elle et lui entoure les épaules. -Samia, prends un peu conscience de ta situation. On vient demander ta main, et tu dois te conduire comme une fille bien élevée et de bonne famille.
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