Une semaine après son arrestation en compagnie d'un ami devant le palais de la culture Mohamed-Laïd El-Khalifa pour une banale histoire de photos prises sur les lieux, alors qu'il portait l'emblème berbère, Amazigh Semane encourt une lourde peine d'emprisonnement puisqu'il devra répondre des chefs d'inculpation de mutilation et profanation de l'emblème national et d'atteinte à l'intégrité du territoire national, prévus et punis par les articles 79 et 160 du code pénal. Des accusations qui ne reflètent pas les faits pour lesquels les deux jeunes, venus de Béjaïa à moto pour une balade dans la Ville des Ponts, avaient été arrêtés. En fait les accusations seraient basées sur l'exploitation de photographies retrouvées sur le téléphone d'Amazigh Semane. Souhaitant d'être assisté par des avocats de son choix, ce dernier avait d'ailleurs récusé la comparution immédiate après son inculpation selon cette même procédure par le procureur de la République qui l'avait auditionné jeudi dernier. D'où sa mise en détention provisoire et la libération de son ami, en attente de son procès prévu ce mercredi au tribunal de Constantine. Un collectif d'avocats de Béjaïa et de Constantine s'est constitué pour défendre Amazigh Semane et tenter de démonter les accusations aux lourdes conséquences dont il fait l'objet. En effet l'article 79 du code pénal stipule que "quiconque a entrepris, par quelque moyen que ce soit, de porter atteinte à l'intégrité du territoire national, est puni d'un emprisonnement de un à dix ans et d'une amende de 3 000 à 70 000 DA". Le même article formule également que l'accusé peut, en outre, être privé de ses droits civiques. L'article 160 du code pénal qui pèse aussi sur Amazigh Semane prévoit une peine d'emprisonnement de cinq à dix ans contre "quiconque, volontairement et publiquement, déchire, mutile ou profane l'emblème national".