Munis de banderoles et autres pancartes sur lesquelles sont imprimés des slogans hostiles au pouvoir, les manifestants ont longuement insisté sur l'instauration d'un Etat civil et démocratique. Les étudiants ne lâchent pas prise. En effet, hier encore, ils étaient des milliers à battre le pavé pour la 32e semaine consécutive pour réitérer la revendication du peuple pour un changement profond du système. Comme la majorité des Algériens, les étudiants s'opposent à la feuille de route que le pouvoir tente d'imposer, contre vents et marées, à travers, notamment, la tenue de l'élection présidentielle annoncée pour le 12 décembre prochain. "Makanch intikhabat mâa l'îssabat" (Pas d'élection avec la bande mafieuse) et "Ulac l'vote ulac" (Pas de vote), ont, en effet, scandé les manifestants, réaffirmant, ainsi, leur attachement à une Algérie unie et indivisible. La marche des étudiants à laquelle se sont joints, une nouvelle fois, de nombreux citoyens s'est, comme à l'accoutumée, ébranlée de la place des Martyrs, vers 10h, sous la vigilance d'un impressionnant dispositif de police qui a délimité l'itinéraire des marcheurs. Contraints de suivre les jalonnements formés le long des trottoirs par les éléments des brigades anti-émeutes, les manifestants ont emprunté la rue Larbi-Ben M'hidi puis les boulevards Pasteur et Amirouche, avant de rallier la place Audin. Les marcheurs seront dispersés par la police vers 14h près de l'esplanade de la Grande-Poste. Mais cet autre mardi de mobilisation a constitué une opportunité pour les étudiants de réaffirmer leur détermination à faire aboutir le mouvement du 22 février. Munis de banderoles et autres pancartes sur lesquelles sont imprimés des slogans hostiles au pouvoir, les manifestants ont longuement insisté sur l'instauration d'un Etat civil et démocratique. "Etat civil et non pas Etat militaire", a été l'un des slogans phare de la manifestation. Dans leur génie d'adapter leurs leitmotive à l'actualité de la semaine, les étudiants se sont intéressés au cas du député Tliba, qui serait en fuite. Privé de son immunité parlementaire pour être à la disposition de la justice, Baha-Eddine Tliba n'a pas donné signe de vie depuis plusieurs jours. Il se cacherait quelque part en Algérie ou à l'étranger. "Hekmou Tliba, machi talaba" (Arrêtez Tliba et non les étudiants), ont crié les manifestants à la face des policiers. À l'instar de la grande majorité du peuple, les étudiants restent, cependant, plutôt concentrés sur l'échéance du 12 décembre à laquelle ils promettent de faire barrage. "Même si vous décidez de tous nous mettre en prison, nous n'irons jamais voter et ferons tout pour empêcher la tenue de cette élection", ont-ils scandé.